LafargeHolcim cède ses actifs dans une cimenterie en Corée du Nord
LafargeHolcim quitte discrètement la Corée du Nord. Le groupe français a revendu, courant 2017, sa participation de 36% dans l'entreprise nord-coréenne Sangwon Cement Company. LafargeHolcim, qui a obtenu cette participation lors du rachat d'Orascom Cement, a donc attendu près de 10 ans avant de quitter le pays.
LafargeHolcim a revendu courant 2017 sa participation de 36% dans l'entreprise nord-coréenne Sangwon Cement Company. Si le cimentier français confirme volontiers son désengagement dans cette société, il ne souhaite pas communiquer sur le montant de la vente ni sur l'acquéreur.
LafargeHolcim a acquis ces parts en 2008 lors du rachat de l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. La société égyptienne Orascom s'est engagée au capital de Sangwon Cement Company en 2007 afin de pouvoir se lancer comme opérateur télécom en Corée du Nord. En achetant Orascom Cement, Lafarge a donc acquis les 36% des parts dans cette cimenterie située non loin de Pyongyang.
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Mais pourquoi avoir attendu 2017 pour vendre ces parts ? Lafarge déclare simplement que la vente de parts minoritaires peut prendre du temps. Le groupe s'empresse de préciser n'avoir eu "aucun contrôle managériale [sur cette cimenterie, ndlr] et n'avoir eu aucune influence importante grâce à cette entité". Le cimentier ajoute n'avoir aucun employé présent en Corée du Nord.
LafargeHolcim soupçonné d'avoir financé l'EI
Le principal objectif de Lafarge lors de l'acquisition d'Orascom Cement en 2008 est de "se renforcer dans le bassin méditerranéen et au Moyen Orient", explique le groupe. Mais, en septembre 2008 des dirigeants de Lafarge, dont son PDG Bruno Lafont qui est à l'origine de l'acquisition d'Orascom Cement, ont été reçus par Kim Yong-nam, le président du Présidium de l'Assemblée populaire suprême de Corée du Nord. Que se sont dits les protagonistes ? Mystère.
Avec l'acquisition d'Orascom Cement, Lafarge est aussi devenu propriétaire de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord-est de la Syrie. Or, LafargeHolcim a reconnu début mars avoir financé des groupes armés en Syrie en 2013 et 2014 dans le but de sécuriser cette usine.
En mars 2017, dans une toute autre affaire ayant aussi eu une très mauvaise répercussion dans la presse et sur les réseaux sociaux, le PDG de LafargeHolcim s'est dit prêt à vendre son ciment pour la construction du mur anti-clandestin voulu par Donald Trump. Eric Olsen a depuis démissionné, mais LafargeHolcim n'a toujours pas redoré son blason.
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