Lafarge : des mises en examen dans l'affaire de la cimenterie en Syrie
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07 décembre 2017
L'ancien PDG de Lafarge Bruno Lafon, l'ex-directeur général de LafargeHolcim Eric Olsen et l'ancien directeur général adjoint opérations de Lafarge, Christian Herrault, ont été placés en garde à vue mercredi 6 décembre dans le cadre de l'enquête sur la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, a-t-on appris de source judiciaire. Le parquet de Paris a requis jeudi la mise en examen de l'ex-directeur général de LafargeHolcim Eric Olsen et son placement sous contrôle judiciaire, dans le cadre de l'enquête sur la cimenterie de Jalabiya, en Syrie.
Des mises en examen
Deux anciens directeurs de la filiale syrienne (Lafarge Cement Syria), Bruno Pescheux et Frédéric Jolibois, ainsi qu’un responsable de la sécurité du groupe ont déjà été mis en examen le 1er décembre pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "financement d'une entreprise terroriste". Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
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Quels liens avec Daech ?
L'enquête porte sur les conditions dans lesquelles le groupe français, absorbé en 2015 par le Suisse Holcim pour former le géant du ciment LafargeHolcim, a maintenu en 2013-2014 ses activités en Syrie dans une zone de conflit, tenue notamment par l'organisation de l'Etat islamique (Daech). Une enquête interne a confirmé que de l'argent avait été versé à des groupes armés. La filiale syrienne est également soupçonnée d'avoir utilisé du pétrole provenant de territoires contrôlés par Daech.
Entre juillet 2012 et septembre 2014, Lafarge Cements Cyria a versé environ 5,6 millions de dollars à diverses factions armées dont plus de 500.000 dollars à l'organisation, selon un rapport rédigé en avril à la demande de LafargeHolcim par le cabinet américain Baker McKenzie. La cimenterie de Jalabiya a été mise en service en mai 2010, juste avant que la situation en Syrie ne se détériore et place l’usine et son personnel dans une situation difficile en matière de sécurité. Le site a été évacué en septembre 2014.
Contactée, la direction de LafargeHolcim s’en tient à un communiqué paru en mars dernier, selon lequel "la filiale locale a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions, en vue de maintenir l’activité et d’assurer un passage sûr des employés et des approvisionnements vers, et depuis l’usine. L’enquête n’a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées. Rétrospectivement, les mesures prises pour poursuivre les activités de l’usine étaient inacceptables."
LafargeHolcim, qui compte environ 90 000 employés, a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 26,9 millions de francs suisses.
Pour Reuters, Emmanuel Jarry, avec Oliver Hirt à Zurich, édité par Yves Clarisse
Mise à jour : Franck Stassi
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