La valeur des deals pourrait doubler dans la chimie en 2016
La valeur des opérations de fusions-acquisitions dans l'industrie chimique mondiale pourrait doubler en 2016 par rapport à 2015. C'est ce qui ressort principalement de la cinquième édition du rapport annuel du cabinet AT Kearney sur le sujet. L'an passé, la valeur des deals au niveau mondial a atteint 110 milliards de dollars, chiffre AT Kearney. Elle a ainsi progressé pour la quatrième année consécutive, et augmenté de 30 % en seulement un an. Mais elle pourrait donc doubler cette année pour atteindre un niveau record. Certes, il est évident que si les deux plus grandes opérations déjà annoncées ces trois derniers mois aboutissent, le chiffre 2015 sera évidemment pulvérisé. La fusion Dow-DuPont atteint, à elle seule, les 130 Mrds $ et l'offre de ChemChina sur Syngenta avoisine les 43 Mrds $. AT Kearney entrevoit aussi d'autres raisons à cette fièvre des fusions-acquisitions cette année dans l'industrie chimique mondiale. Des acquisitions d'envergure menées par des acteurs de marchés émergents seraient envisagées. En parallèle, les conglomérats chimiques sont actuellement en train de sérieusement lifter leurs portefeuilles. D'une part, en se débarrassant de leurs actifs les plus éloignés de leurs stratégies de développement. D'autre part, ils seraient obnubilés par le fait de muscler fortement leurs actifs jugés les plus stratégiques.
Sans grande surprise, le secteur agrochimique est perçu comme celui le plus à même de générer les plus grandes fusions-acquisitions cette année, notamment car les leaders du secteur semblent lancés dans une course à la grandeur, après des années de stabilité dans la hiérarchie mondiale et alors qu'ils sont confrontés à des conjonctures défavorables ces derniers mois. Selon AT Kearney, cinq raisons principales vont booster cette année les fusions-acquisitions. La principale serait que les options de croissance organique se révéleraient limitées. Les quatre autres sont soit plus conjoncturelles, comme les prix bas des matières premières, particulièrement aux États-Unis, le prix très bas du pétrole brut, soit plus politiques ou stratégiques, comme l'optimisation des portefeuilles ou la pression des investisseurs activistes. Enfin, le rapport estime que l'Amérique du Nord devrait toujours constituer cette année les opérations de consolidation. Mais la Chine, qui pointe déjà en seconde position, pourrait connaître un regain d'activité sur le plan des fusions-acquisitions cette année.