La tour Eiffel, c’est aussi une usine
Pour accueillir près de 7 millions de visiteurs par an, le plus célèbre des monuments parisiens est régi par des process bien rodés.
Depuis 1889, l’usine à touristes de Gustave Eiffel a produit quelque 250 millions de visites. L’immense ossature métallique rivetée, construite en un peu plus de vingt-six mois, est organisée en flux tendus.
- Machinerie hors norme. Le principal outil de production réside dans les trois ascenseurs, qui desservent les deux premiers étages. Ils transportent, de 9 heures à minuit, un flux quotidien de 10 000 à 32 000 touristes. Afin d’assurer une disponibilité totale, 40 techniciens, dont 15 électriciens, assurent la maintenance. Un exploit. Deux des ascenseurs, fabriqués par les ateliers Fives-Lille, fonctionnent depuis 1899 !
- Travail posté. Pour alimenter la mécanique tour Eiffel, plus de 500 opérateurs se succèdent. Une grosse moitié est employée par la Sete, une société d’économie mixte détenue à 60 % par la ville de Paris au côté d’actionnaires privés. L’autre par des concessionnaires : Relais H, qui gère les neuf points de vente, mais aussi Sodexho et le Groupe Alain Ducasse, qui assurent la restauration. Ils versent 10 millions d’euros de redevances, soit 15 % du chiffre d’affaires du monument (65 millions d’euros par an).
- Efficacité énergétique. La Sete contrôle ses consommations électriques. Limité à cinq minutes par heure, le scintillement nocturne est produit par 20 000 lampes à éclats, connectées via 40 km de câble électrique. Pour autant, cet artifice ne représente que 1 % des 6,8 millions de kilowatts consommés par an. Les principaux postes de consommation restent les ascenseurs et l’éclairage de nuit, produit par 336 projecteurs équipés chacun d’une lampe à sodium.
- Entretien titanesque. Pour séduire ses clients, le monument phare de Paris arbore un ocre jaune unique, décliné en trois teintes. Claire au sommet et plus foncée vers le bas, la tour offre aux Parisiens et aux touristes une perception uniforme. Tous les sept ans, la campagne de peinture dure dix-huit mois. Après nettoyage et décapage, la bagatelle de 60 tonnes de peinture sera étalée par 25 peintres sur les 250 000 m2 de métal.