La tension monte entre le français Essilor et l'italien Luxottica
Le président exécutif d'EssilorLuxottica, Leonardo Del Vecchio, a estimé le 20 mars que certains comportements d'Essilor constituaient une "violation claire" de l'accord de fusion et de règles de gouvernance du nouveau groupe franco-italien.
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Mis à jour
21 mars 2019
Ça chauffe entre les dirigeants d'Essilor et Luxottica. Les sociétés française et italienne, qui ont fusionné en 2018, sont en conflit ouvert sur la gouvernance du nouvel ensemble. Prenant acte du fait que le conseil d'administration de la société, réuni le 18 mars, n'a débouché sur aucune décision pour régler le différend qui oppose Essilor à Leonardo Del Vecchio, fondateur de Luxottica et détenteur de 31% du nouvel ensemble, Delfin (premier actionnaire du groupe) "se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires ou appropriées pour protéger ses intérêts, ainsi que ceux d'EssilorLuxottica et ses parties prenantes".
Dans un entretien accordé au Figaro, Leonardo Del Vecchio enfonce le clou en disant qu'Hubert Saignières, PDG d'Essilor "n'accepte que ce qu'il propose lui-même", ajoutant que "dès la première assemblée générale du nouveau groupe, le 29 novembre, il s'est comporté comme si Essilor avait racheté Luxottica".
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Réagissant à ces accusations, une source proche d'Essilor a déclaré : "On a pris connaissance avec surprise et consternation du communiqué de Delfin," et des propos de M. Del Vecchio au Figaro. La partie française de l'entité devenue numéro un mondial des lunettes et verres optiques devrait apporter des précisions dans les jours qui viennent.
Retard boursier
Essilor et Luxottica ont fusionné l'an dernier mais depuis la gouvernance du nouvel ensemble suscite des inquiétudes, les analystes estimant que la répartition des pouvoirs au sein du nouveau groupe n'est pas claire et que des tensions pourraient saper le processus d'intégration opérationnelle.
En novembre, des propos de Leonardo Del Vecchio avaient laissé entendre qu'il souhaitait que son bras droit, Francesco Milleri, devienne directeur général, une perspective qui a contrarié la partie française. La semaine dernière - et c'est là le point de départ de la crispation actuelle entre les deux camps - Leonardo Del Vecchio a proposé de transférer certaines fonctions opérationnelles à Francesco Milleri, ce qu'Essilor a aussitôt assimilé à une prise de contrôle du groupe par Delfin.
EssilorLuxottica a mandaté cette semaine un chasseur de têtes pour recruter un nouveau directeur général.
En Bourse, le titre EssilorLuxottica accuse un repli de près de 5% depuis le début de l'année alors que le CAC 40, dont la valeur fait partie, affiche une hausse de 14%.
Leonardo Del Vecchio a assuré qu'Essilor et Luxottica allaient bien tout en disant que les synergies de 400 à 600 millions d'euros prévues par la fusion seraient réalisées en cinq ans, soit deux de plus qu'annoncé initialement. "(Essilor et Luxottica) continuent à bien fonctionner d'un point de vue opérationnel. Il y a un problème de gouvernance, pas plus. Le blocage ne vient pas de nous. Nous sommes disposés à trouver une solution; encore faut-il qu'il y ait du répondant de l'autre côté", poursuit Leonardo Del Vecchio.
Avec Reuters (Benjamin Mallet, Matthias Blamont et Benoît Van Overstraeten, édité par Marc Angrand)
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