La technologie du sans contact suscite de multiples convoitises
À chaque mouvement d'Apple ou de Google, le vieux serpent de mer du paiement sans contact ressurgit... « Cela fait dix ans que l'on parle régulièrement de cette technologie de communication en champ proche » (NFC, « Near Field Communication ») sans que rien n'aboutisse réellement », souligne Jean-Noël Georges, directeur de recherche du cabinet Frost & Sullivan. « Mais c'est seulement cette année que l'on constate une réelle poussée des offres », s'empresse d'ajouter l'analyste, qui a récemment écrit une étude sur le sans contact intitulée « NFC – A quand le vrai départ ».
« On voit aujourd'hui que la plupart des entreprises sont en train de donner leur feu vert à cette technologie », estime Jean-Noël Georges. Des spécialistes du NFC, comme le français Inside Secure (anciennement Inside Contactless) aux grands fondeurs, tel NXP Semiconductors, « tous disent d'ailleurs actuellement que leurs carnets de commandes sont bien pleins », allègue le spécialiste.
Poussée de fièvre face à la « menace » Google...
Logiquement, les entreprises sont déjà nombreuses à ce positionner sur ce marché que l'on estime promis à un bel avenir : selon Frost & Sullivan, les paiements par NFC devraient par exemple représenter 111,19 milliards d’euros dans le monde en 2015, grâce à un parc de téléphones mobiles compatibles NFC qui devraient compter d'ici là quelque 863 millions d'unités. Et les velléités de Google - qui envisagerait de lancer très prochainement une offre aux Etats-Unis avec l'opérateur de paiement Verifone - n'ont fait qu'accentuer leur intérêt.
Le français Ingenico, spécialiste des terminaux et des solutions de paiement, vient par exemple de se fendre d'un communiqué pour annoncer « un doublement en 2010 du volume livré de ses terminaux opérant en mode sans contact et utilisant la technologie NFC. » Selon lui, plus de 21% des terminaux vendus aux commerçants en 2010 utilisent cette technologie, qui serait idéale pour le paiement de « petits montants. »
Quant à Gemalto, leader mondial des cartes à puces, et déjà producteur d'une solution NFC sur SIM, il vient d'annoncer un partenariat avec STMicroelectronics pour « développer conjointement une gamme étendue de solutions sécurisées pour applications NFC », alliant les savoir-faire des deux groupes dans les micro-contrôleurs, les routeurs NFC, les puces et la sécurité...
Paiements sans contact, billettique...
Les nouvelles offres de Gemalto et STMicroelectronics seront proposées pour le paiement sans contact. Mais pas seulement. D'autres applications « à usage grand public » sont envisagées, notamment pour « la billettique, la protection des données personnelles et l'intégrité des dispositifs ».
Un élargissement qui pourrait être bénéfique. « Une étude que nous avons menée à Nice – l'une des villes hexagonales expérimentant le NFC – montre que les Français sont encore très réticents quant aux paiements NFC sur mobiles, même s'ils sont prêts à utiliser cette technologie pour payer les transports », indique Jean-Noël Georges.
Mais la situation pourrait être différente en Amérique du nord. « Pour l'instant, le sans contact semble surtout se développer aux Etats-Unis et au Canada, deux pays qui, contrairement aux pays européens, ne sont pas passés par les cartes à puces EMV et pourraient donc passer directement des cartes magnétiques au sans contact. »
Dans ces deux pays, le sans contact pourrait offrir un moyen supplémentaire de paiement. Sur téléphone mobile... ou pas. Car les cartes de paiement sans contact se multiplient elles aussi, notamment chez Visa et Mastercard.
Photo : Thomas Purves - Flickr - C.C.
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