La Suisse rejette le plafonnement des salaires des patrons
Les électeurs suisses ont massivement rejeté le 24 novembre la proposition visant à plafonner la rémunération des dirigeants d'entreprise à un montant douze fois supérieur à celui du salaire le plus bas de leurs employés.
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Mis à jour
25 novembre 2013
La Suisse dit non à l'encadrement du salaire des patrons.La proposition a été rejetée à une très large majorité de 65,3%, les électeurs ayant entendu la mise en garde du patronat qui redoutait que cette mesure pénalise l'économie du pays. "L'initiative 1:12 pour des salaires équitables" avait été présentée par la Jeunesse socialiste suisse (JS) après avoir recueilli les 100 000 signatures nécessaires pour organiser une votation nationale.
L'idée était de proposer une mesure selon laquelle personne ne puisse toucher un salaire mensuel supérieur au salaire annuel d'autres employés. Soit un rapport de 1 à 12 entre le salaire le plus haut et le plus bas d'une société. "Bien sûr, nous sommes déçus mais je pense que nous avons quand même réussi à accomplir quelque chose", a commenté David Roth, président de JS. "Il y a un an les opposants défendaient les hauts salaires. Aujourd'hui, personne ne le fait. Personne parmi les politiques en Suisse n'ose dire que des salaires de plusieurs millions sont justifiés", a-t-il ajouté.
vers un salaire minimum ?
La votation du 25 novembre fait partie d'une série d'initiatives visant à s'attaquer au problème de l'écart croissant entre les revenus dans le pays. Les électeurs suisses seront également appelés à se prononcer sur l'instauration d'un salaire minimum mensuel de 2 000 euros. La date de cette votation n'a pas encore été fixée. "Même si le non l'a emporté, la question de savoir comment rendre les revenus des patrons plus équitables demeure d'une grande actualité", a dit Deborah Warburton, partenaire dans le cabinet de recrutement Hedley May.
fronde patronale
Les opposants au plafonnement des revenus patronaux faisaient valoir que la mesure risquait de pénaliser le recrutement de dirigeants dans certaines entreprises et d'en inciter d'autres à s'expatrier. La conséquence aurait été une baisse du volume des cotisations sociales et une hausse des impôts. "C'est une décision importante pour l'implantation des entreprises suisses", a commenté Valentin Vogt, président du syndicat des chefs d'entreprise. "Le peuple suisse a clairement décidé qu'il n'appartenait pas à l'Etat d'intervenir dans les rémunérations", a-t-il précisé à la télévision suisse.
Avec Reuters (Caroline Copley; Pierre Sérisier)
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