La Suisse envisage des critères plus durs pour les banques
GENEVE (Reuters) - Les banques suisses devraient être soumises à des exigences de fonds propres plus sévères, estime la conseillère fédérale (ministre des Finances) Eveline Widmer-Schlumpf, citée dans la presse dominicale.
"Il faut se demander si la base de fonds propres ne doit pas être renforcée", déclare-t-elle dans le Schweiz am Sonntag.
Le taux actuel de 4,5% est bas et pourrait éventuellement être porté à 6-10%, explique-t-elle.
Ce serait trois fois plus que ce que prévoient les normes de Bâle III, prévues pour entrer en vigueur d'ici 2019.
Ce changement "aurait automatiquement pour conséquence que les banques devraient se demander si elles veulent conserver une activité de banque d'investissement ou si elles mettent davantage l'accent sur la gestion d'actifs", ajoute Eveline Widmer-Schlumpf.
"Je reste d'avis que les banques doivent déterminer elles-mêmes leur champ d'activité. Mais elles doivent être organisées de telle sorte que l'Etat ne soit pas obligé d'intervenir en dernier ressort", souligne-t-elle.
Après le sauvetage en 2008 d'UBS, la plus grande banque suisse, les régulateurs helvétiques ont imposé de nouvelles exigences allant au-delà des règles de Bâle III. Mais Thomas Jordan, le patron de la Banque nationale suisse, a estimé en septembre que le problème des banques "trop grosses pour faire faillite" (too big to fail) restait posé.
Selon le Schweiz am Sonntag, un ratio de 6% obligerait UBS à augmenter ses fonds propres de 20 milliards de francs suisses (16,2 milliards d'euros) et ce montant atteindrait 33 milliards de francs pour le Credit Suisse.
Tom Miles, Véronique Tison pour le service français