La SNCF veut fusionner Eurostar et Thalys pour concurrencer le low-cost aérien et routier
Le départ du PDG de la SNCF approche. Le 27 septembre, Guillaume Pepy a présenté un dernier grand projet : fusionner les réseaux Eurostar et Thalys pour concurrencer les transports low-cost routier et aérien.
La SNCF prépare un plan pour concurrencer les opérateurs low-cost des transports routier et aérien. Vendredi 27 septembre, le groupe ferroviaire français a présenté “Green Speed”, un projet de fusion entre Eurostar et Thalys. Le PDG de l’entreprise, Guillaume Pepy, ouvre ce nouveau chantier quelques semaines avant son départ, prévu le 1er novembre.
30 millions de passagers d’ici à 2030
“Ce nouveau service serait une raison supplémentaire de choisir le train, plutôt que la route ou l’aérien, pour voyager en Europe, fait valoir le groupe SNCF dans un communiqué. La future entité combinée pourrait offrir une expérience de voyage à grande vitesse à la fois confortable, écologique, et européenne.”
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Le nouvel opérateur ferroviaire européen pourrait ainsi desservir l’Allemagne, la Belgique, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. La SNCF souhaite faire grimper le nombre de passagers annuels à 30 millions d’ici à 2030 contre 18,5 millions en 2018.
La SNCF compte sur la demande de mobilité durable
Pour cela, la SNCF table sur une mise en commun des flottes, des systèmes d’information et de distribution qui pourrait permettre de desservir davantage de villes en Europe. Côté passager, cela se traduirait par des billets uniques, un programme de fidélité commun et des horaires optimisés pour les correspondances entre les trains Thalys et Eurostar.
La SNCF compte aussi sur “la demande croissante de mobilité durable en Europe”. Le flygskam (honte de prendre l’avion), meilleur allié du ferroviaire ? Le groupe français insiste sur la démarche environnementale de l’éventuelle entité commune : maximisation des énergies renouvelables dans les trains, abolition du plastique, éco-conduite des trains, meilleure gestion des déchets…
Au moins 18 mois de chantier
La SNCF possède le titre d’actionnaire majoritaire dans les deux entreprises : elle détient 55% du capital d’Eurostar et 60% de Thalys. Elle devra préciser le projet Green Speed avec les autres actionnaires de Thalys et d’Eurostar même si les dirigeants ont bien accueilli l’idée. “Ce rapprochement entre Thalys et Eurostar arriverait à un bon moment et il ne pourrait qu’être positif pour l’ensemble des voyageurs”, a déclaré Sophie Dutordoir, PDG de SNCB (actionnaire à 40% de Thalys). De la même manière Patina Rail LLP (actionnaire d’Eurostar avec la SNCF et SNCB) a décrit une “étape importante pour la mobilité durable en Europe”.
Le projet devra tout de même être validé par les conseils d’administration d’Eurostar et Thalys, ainsi que par la Commission européenne. Selon la SNCF, la fusion devrait prendre 18 à 24 mois si jamais le projet se concrétisait. En 2018, Thalys a enregistré un chiffre d’affaires de 527 millions d’euros tandis qu’Eurostar réalisait 1,15 milliard d’euros.
La SNCF enregistre de bons résultats sur l’été
La veille, jeudi 26 septembre, Guillaume Pepy révélait de bons résultats financiers pour l’été 2019. “L’été a été excellent”, s’est félicité le PDG qui a mis en valeur une augmentation “très impressionnante” du chiffre d’affaires de SNCF Mobilités. En juillet et en août, le chiffre d’affaires de Keolis (filiale dédiée aux transports publics) a grimpé de 10.5%. Celui de SNCF Voyages (activités TER, TGV et Transiliens) a progressé de 7%.
Les activités logistiques, en revanche, jettent une ombre noire sur le tableau. Le chiffre d’affaires de cette division a diminué de 0,4% en juillet et en août. "Les échanges mondiaux souffrent de la crise commerciale entre la Chine et les États-Unis, des anticipations négatives du Brexit et de la panne de croissance qu'il peut y avoir dans certains pays d'Europe comme l'Allemagne", justifie Guillaume Pepy. Cette légère contre-performance suscite la vigilance du patron de la SNCF. Les activités logistiques représentent selon lui “un indicateur avancé” de la conjoncture selon lui.
Le PDG du groupe ferroviaire doit quitter son poste début novembre pour céder la place à Jean-Pierre Farandou, actuel dirigeant de la filiale Keolis.
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