La SNCF publie des résultats en trompe l’œil
"Ce sont les premiers comptes en année pleine du nouveau groupe SNCF, rappelle Guillaume Pepy, son Président. Nous présentons des comptes globaux, excepté pour la dette qui n’est pas consolidée." La nouvelle SNCF issue de la loi sur le ferroviaire de 2014 présente donc deux dettes financières. Celle de SNCF Mobilité qui est stabilisée à 7,9 milliards d’euros, "depuis une dizaine d’années" selon Guillaume Pepy et celle de SNCF Réseau qui continue à augmenter (+2,7 milliards d’euros) pour atteindre 44,9 milliards d’euros.
"Peu à peu, elle va diminuer pour être supprimée dans dix ans," promet Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau. Il compte bien sur la règle d’Or dont on attend toujours le décret, qui dans la loi du 4 août 2014 interdit de demander à SNCF Réseau de financer les nouvelles lignes.
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Il a déjà suffisamment à faire avec la régénération du réseau. En 2016, SNCF Réseau a investi 5,2 milliards d’euros dont 70% sur fonds propres. 2,8 milliards d’euros ont été consacrés au renouvellement du réseau sur 1500 chantier correspondant à 1000 kilomètres de voies, dont 20% en Ile-de-France et 463 aiguillages, notamment. Avec SNCF Mobilité, cela fait 8,6 milliards d’euros d’investissement
Le fret ferroviaire replonge
Au total, le chiffre d’affaires du groupe SNCF atteint 32,3 milliards d’euros en hausse de 2,8%, grâce à l’achat du logisticien américain OHL. Mais à périmètre constant, il est en baisse de 1,5 %. La faute à une conjoncture difficile : grèves, attentats, inondations, récoltes catastrophiques dans les céréales.
Ces mauvaises récoltes expliquent en grande partie le recul du fret ferroviaire en France qui avait redressé la tête pour la première fois en 2015, après des années de recul. Cette fois, le chiffre d’affaires baisse de 7% et le trafic de 9%. A l’international, le transport ferroviaire de marchandises a augmenté de 12%. L’ensemble de la logistique et du transport de fret a atteint pour la première fois 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+10,7%) .
La marge opérationnelle du groupe est en légère baisse à 4,144 milliards d’euros et le résultat net en hausse à 567 millions après le résultat de 2015 à –12 228 millions d’euros, suite à une forte dépréciation d’actifs. Les gains de productivité (825 millions d’euros) expliquent le retour du résultat net dans le vert.
La SNCF se félicite de la forte croissance du low cost (+76%) qui concerne Ouigo, Ouicar et Ouibus. Pour Ouibus qui réalise 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, il n’est pas envisagé d’arriver à l’équilibre avant 2019. De même si le trafic s’est tassé sur la grande vitesse en France et à l’international, notamment en raison des grèves et des attentats, - l’annulation de la Braderie de Lille a fait perdre 10 millions d’euros à la SNCF - le trafic en Ile-de-France a augmenté de 7% entre septembre 2015 et septembre 2016 avec la mise en place du pass Navigo dézoné.
Enfin, si la SNCF se targue d’avoir embauché 12400 personnes en 2016 et de provoquer par ses achats 164000 emplois indirects en France, elle ne remplace que deux départs à la retraite sur trois.
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