La SNCF confirme la commande des 15 rames de TGV pour sauver Alstom Belfort
Fin du suspense ! Le Conseil d'administration de SNCF Mobilités a confirmé la fameuse commande de 15 rames de TGV qui doit participer au sauvetage de l’usine Alstom à Belfort.
Mis à jour
23 février 2017
Comme annoncé hier, mercredi 22 février par le Président de la République François Hollande en visite sur le site d'Alstom à Belfort, la SNCF va bien valider la commande de 15 rames de TGV. C'est désormais chose faite ! Le Conseil d'administration vient cet après-midi de la confirmer. Une commande qui a pu être passée sans appel d'offre, selon une source proche du dossier, car la jurisprudence européenne autorise un complément de parc de 15%. Ce qui ne sera pas possible pour les six rames du Lyon-Turin. Mais étant donné le faible nombre de rames demandé, aucun concurrent ne viendra mettre des bâtons dans les roues d'Alstom. Enfin, la SNCF a réussi à négocier une ristourne à 28 millions d'euros la rame (au lieu de 30). Le constructeur lui devait bien ce geste...
Vendredi 17 février au matin, la direction d’Alstom emmenée par Henri Poupart-Lafarge, son PDG et les représentants du personnel se sont retrouvés à Bercy pour un second Comité de suivi national des engagements pris à propos du sauvetage de l’usine de Belfort en présence des élus du territoire de Belfort et de la région Bourgogne-Franche-Comté et du secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue. La commande des 15 TGV programmée dans le plan de sauvetage sera bien au rendez-vous
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"Nous étions confiants, on ne pouvait pas remettre en cause ce dossier à deux mois des élections présidentielles, a déclaré Patrick De Cara, délégué syndical CFDT d’Alstom au siège social à L’Usine Nouvelle. Cela permettra de faire taire les critiques. Le timing est le bon pour donner de la charge de travail aux sites de Belfort et de La Rochelle."
La nouvelle attendue était la destination de ces 15 rames Duplex de TGV. La première solution n’avait pas convaincu grand monde. Faire rouler des trains à grande vitesse sur une ligne classique entre Bordeaux et Marseille, même en prenant en compte la future ligne à grande vitesse entre la capitale de la Nouvelle Aquitaine et Toulouse, dont on ne sait pas réellement quand commenceront les travaux... S'ils ont lieu. "L’Etat prépare pour son compte une commande d’automotrices électriques modernes Intercités. L’appel d’offre est en cours de préparation par le ministère des transports, et sera publié au 1ersemestre 2017. Ce matériel sera en service d’ici à 2022. Le service Intercités Bordeaux-Marseille bénéficiera de ces trains neufs", précise Mathias Vicherat, directeur général adjoint en charge du projet d'entreprise et de la communication pour rassurer les usagers de cette ligne.
Une opération quasiment indolore pour la SNCF
Le cabinet d’Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat aux Transports, a confirmé merecdi 15 février à L’Usine Nouvelle que ces rames rouleront finalement sur la future LGV entre Paris et Bordeaux, qui sera mise en service en juillet prochain. "La situation a évolué avec la réforme des Trains d’équilibre du territoire (TET, ex-Intercités). Entre l’abandon des trains de nuit et le transfert de certaines lignes aux régions, le déficit des TET a fortement diminué, confie un porte-parole. Du coup, la contribution des TGV [CST, contribution de solidarité territoriale] pour financer ces déficits a été fortement réduite, ce qui explique pourquoi la commande des 15 rames TGV peut maintenant être assumée par la SNCF."
Les rames seront livrées en 2019 (6) et 2020 (9) pour remplacer des vieux trains qui ont parfois plus de 35 ans. La commande de la SNCF estimée à environ 470 millions d’euros environ pourrait être quasiment indolore. La baisse de sa CST pourrait atteindre 350 millions d’euros sur cinq ans, selon notre confrère de Mobilettre, et une diminution de 150 millions d’euros des coûts de rénovation de 24 vieilles rames à un niveau qui seraient mises à la casse éviteraient d’alourdir la dette de la SNCF. Sans oublier une simplification au niveau de la maintenance avec un parc plus homogène. Du coup, l’attractivité du TGV ne devrait pas être améliorée durant cette période. Au cabinet d’Alain Vidalies, on estime pourtant que "cette nouvelle organisation permettra à la SNCF de mieux préparer l’ouverture à la concurrence avec un modèle plus cohérent. Eviter aux TGV de trop financer le réseau."
Les autres commandes presque confirmées
Vendredi 17 février, Christophe Sirugue a confirmé à l'issue de la réunion devant quelques journalistes que les avancées "étaient conformes au plan engagé". Les 6 rames de TGV italien pour le Paris-Turin-Milan sont "en cours d'adaptation technique. [...]. La question est de savoir si ce sont six rames spécifiques, avec des particularités pour le TGV italien, ou six rames classiques". Depuis octobre 2016, Alstom a déjà engagé 1 million d'euros dans la construction d'un nouveau bâtiment pour la maintenance.
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