La santé digitale peut-elle se passer des entreprises de santé ?
Roland Berger a dressé un tableau de la santé digitale et de ses perspectives dans une étude présentée jeudi 24 novembre. Pour le cabinet de conseil, les grands groupes de santé sont loin d’explorer toutes les pistes pour exploiter au mieux le numérique.
A quoi va ressembler la santé digitale ? Le cabinet de conseil Roland Berger a tenté de répondre à la question dans une étude présentée jeudi 24 novembre. Selon cette publication, le marché de la santé digitale devrait croître de 21% entre 2015 et 2020, passant de 79 milliards de dollars à 206 milliards. Des perspectives intéressantes mais qui resteront une goutte d’eau : même en 2020, cela ne représentera que 2,3% du marché de la santé.
"On s’aperçoit que le marché de la santé digitale est un facilitateur d’efficacité, décrypte sur le fond Patrick Biecheler, consultant en santé et pharma à Roland Berger. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne se situe pas sur le segment du B to C mais bien du B to B." Si les montres connectées mesurant le rythme cardiaque ou le smartphone podomètre continueront d’exister, les entreprises de santé comprennent désormais que l’enjeu du digital ne se situe pas là pour elles.
VOS INDICES
source
205 +1.49
Février 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
Mais où est-il alors ? Pour Roland Bergé, les grands groupes pharmaceutiques avancent sur ce point à tâtons. "Très peu de groupes de santé ont aujourd’hui un Chief digital officier [directeur de la transformation digitale], relève ainsi Patrick Biecheler. Ce sont surtout le marketing et les services commerciaux qui poussent les entreprises de santé à aller vers le digital."
incontournables GAFA
Pourtant, beaucoup de partenariats ont été passés entre les géants du numérique, notamment les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), et des grands laboratoires, tels Sanofi qui a récemment annoncé la création d’une joint-venture avec Google sur le diabète. "Pour beaucoup, ce sont des alliances de façade, tempère Patrick Biecheler. La majorité des grands groupes de santé veulent faire date mais sans réellement savoir où ils veulent aller."
Les GAFA sont en train de devenir des acteurs incontournables de la santé digitale. Google travaille par exemple avec Novartis autour de lentilles de contact capables de mesurer le taux de glucose, présent dans les larmes. Mais il n’y a pas qu’eux. Les assureurs et acteurs financiers s’y mettent aussi. WellPoint, l’une des plus grandes entreprises américaines d'assurance maladie, collabore ainsi avec IBM pour utiliser son programme informatique d'intelligence artificielle Watson.
On en conclurait facilement que les entreprises de santé doivent passer à la vitesse supérieure. "Nous conseillons aux grands groupes corporate que nous suivons d’être dans une logique d’incubation et de mettre en chantier le digital afin de déterminer quelques priorités", confie Patrick Biecheler. Le consultant cite en exemple le "Smart data", soit une utilisation optimisée des données, qui peut permettre aux entreprises de santé de sélectionner très tôt les patients ou d’optimiser leurs essais cliniques. Sans oublier l’industrie 4.0. Sans impératif financier à cause de leurs bonnes marges, les industries de la santé ne voient pas encore le numérique comme un moyen d’optimiser leur organisation ou leur production. "La première solution digitale sert souvent à améliorer son efficacité intrinsèque", leur rappelle pourtant Patrick Biecheler.
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