La restructuration annoncée de GE plonge les sites français dans l’incertitude

Les sites français de General Electric, dont Grenoble et Belfort, sont dans l'incertitude la plus complète après l'annonce, lundi 13 novembre, d'une restructuration massive du conglomérat américain. La branche énergie, dont font partie les activités Alstom rachetées fin 2015, est dans le viseur.

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La restructuration annoncée de GE plonge les sites français dans l’incertitude
A la tête de GE depuis cet été, John Flannery a pointé une perte de 2,8 milliards d'euros pour les trois co-entreprises avec Alstom issues du rachat de la branche énergie du français.

Après les annonces du PDG de General Electric lundi 13 novembre, c’est l’inquiétude en France. "Nous n’avons connaissance d’aucune déclinaison locale du futur plan de restructuration mais nous sommes très inquiets après les déclarations de John Flannery, notamment sur les activités de l’ancienne branche énergie d’Alstom", a réagi auprès de l’Usine Nouvelle Henri-Louis Humbrecht, représentant syndical CFE-CGC sur le site de Belfort.

Le conglomérat américain va entamer un vaste plan de restructuration avec le recentrage de ses activités sur l’aéronautique, le médical et l’énergie, impliquant la cessions de 20 milliards de dollars d'actifs, ainsi que la suppression de milliers d'emplois à travers le monde. Si le recentrage sur l’énergie est plutôt une bonne nouvelle pour le site de Belfort, centre d’excellence mondial des turbines de centrales électriques depuis le rachat des activités énergie d’Alstom fin 2015 par GE, cette acquisition a été qualifiée de "très décevante" par le nouveau PDG du conglomérat américain. John Flannery a pointé 2,8 milliards de pertes en 2016 sur les activités de l’ancienne branche d’Alstom logées dans les trois coentreprises avec Alstom crées en 2015, qui incluent l'hydroélectrique et les turbines vapeur pour le nucléaire.

Quid de la promesse de créer 1000 emplois nets en France ?

"Nous ne comprenons pas comment a été calculé ce chiffre de 2,8 milliards de pertes, confie Henri-Louis Humbrecht. Mais si GE considère que cette activité lui fait perdre de l’argent et qu’il sait qu’en 2018 il devrait théoriquement être obligé de rénjecter 2,5 milliards d’euros pour racheter les dernières parts d’Alstom, forcément cela n’augure rien de bon." Lors de cette acquisition, dont John Flannery a piloté les négociations, GE s’était engagé à créer 1000 emplois nets en France d’ici fin 2018. Une promesse qui pourrait se heurter à la restructuration annoncée.

Sur le site GE de Grenoble (branche hydro-électrique), où un projet de plan social prévoyant 345 licenciements sur 800 salariés a déjà été annoncé, les salariés ont repris la grève hier d’après France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. "Nous partageons les inquiétudes de nos collègues de Grenoble et nous avons toujours considéré que la fermeture de ces activités hydrauliques est un non-sens industriel, souligne Henri-Louis Humbrecht. Reste à savoir ce que cela présage pour le reste de la filiale française. Le gouvernement va-t-il négocier une contrepartie à la fermeture de Grenoble ou cette fermeture est-elle le début d’un démantèlement de GE en France ? Nous sommes complètement dans l’incertitude."

Le PDG John Flannery devant les salariés jeudi

Pour l’instant les seules certitudes données par John Flannery sont que la branche Energie de GE sera touchée, avec un plan d’économies de 1 milliard de dollars d’ici à 2018 pour faire face à la baisse de commandes de turbines et d’alternateurs. "A Belfort, où nous sommes dimensionnés pour fabriquer des turbines vapeur de grande taille et des alternateurs notamment nucléaires, nous voyons un marché important dans le nucléaire se profiler à l’horizon et qui devrait nous alimenter en activités", rétorque Henri-Louis Humbrecht. John Flannery doit s’exprimer devant les salariés jeudi après-midi.

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