La RATP ne dit plus non aux bus chinois
A l’occasion de la présentation des résultats 2016, plutôt moroses, la patronne de la RATP, Elisabeth Borne, n’est plus opposée aux constructeurs chinois pour les futurs bus électriques.
Mis à jour
27 mars 2017
"La RATP ne souhaite pas acheter des bus électriques chinois et entend donner un signal fort aux constructeurs français et européens", avait affirmé Elisabeth Borne, PDG de la RATP à l’occasion de la présentation de ses orientations stratégiques devant la presse, le mardi 3 novembre 2015 au sujet du futur parc de bus électriques prévu à l’horizon 2025. Seize mois plus tard, le discours de la patronne de l’opérateur de transport francilien n’est plus le même.
A l’occasion de la présentation à la presse des résultats 2016, en réponse à une question de l’Usine Nouvelle, elle a changé son fusil d’épaule. "Actuellement, nous avons un marché passé avec Bolloré et notamment une nouvelle commande pour tester les recharges. Nous lancerons prochainement [en 2017] un appel d ‘offre intermédiaire, rappelle Elisabeth Borne. Je continue à souhaiter que les constructeurs français et européens répondent à ces appels d’offre. Néanmoins, acheter un bus français qui n’est pas produit en France ou acheter un bus chinois, dont 60% de la valeur ajoutée est assurée en France… "
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Un chiffre d’affaires en berne
Pas de quoi rassurer les constructeurs européens, à commencer par Iveco, dont le patron avait déclaré dans nos colonnes, le 3 février dernier : "La Mairie de Paris s’affiche avec des constructeurs d’autocars électriques chinois. Elle privilégie des solutions électriques non maîtrisées, sans souci d’équité, dénonçait Pierre Lahutte. Les industriels chinois ne répondent pas aux codes de marchés européens. Les entreprises chinoises bénéficient de méga-subventions de l’Etat. Que la Maire de Paris se fasse le chantre des industriels chinois sans vérifier la qualité des bus, le niveau de pollution de leurs batteries, leur autonomie… Il n’y a aucune réflexion industrielle de la part d’Anne Hidalgo au risque de mettre en péril toute une filière."
Mais le rendez-vous de la RATP avec la presse était avant tout destiné à annoncer les résultats 2016 qui ont pâti d’une baisse du tourisme en région parisienne avec un chiffre d’affaires en légère baisse avec 5 448 millions d’euros contre 5 556 millions en 2015, malgré un trafic en légère hausse. Le résultat net est passé de 302 millions d’euros à 171 millions d’euros - 199 million avant l’impôt sur les sociétés que la RATP a payé pour la première fois en 2016. Essentiellement, en raison du nouveau contrat avec la région. La dette atteint 5,4 milliards d’euros en progression de 160 millions d’euros. La part des filiales dans l’activité est de 20,7%, essentiellement due à RATP Dev, dont l’activité risque d’être plus difficile cette année, après la perte du contrat de Manchester (UK). A l’horizon 2020, le groupe RATP entend atteindre 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 30% sera réalisé par ses filiales. D’où l’importance de gagner les prochains appels d’offre à Montréal (Canada), à Doha (Qatar) et à Ryad (Arabie Saoudite).
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