Implantée sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), la raffinerie d'Esso SAF (groupe Exxon Mobil, Etats-Unis) célèbrera en 2015 son 50ème anniversaire. Le programme de la fête reste encore secret, mais pas ses projets pour se rapprocher à nouveau de son taux d'utilisation record (91,7 % en 2012). Ce dernier, tombé en 2014 à 79,5 %, a été altéré par un incident sur une pompe de sa tour de distillation principale qui l'a contrainte à un arrêt, mis à profit, dans une période de réduction des marges, pour anticiper d'autres travaux (cracking catalytique, unité de soufre...).
Cette année, le montant prévisionnel des investissements avoisinera les 15 à 20 millions d'euros. Un chantier a déjà commencé : l'installation d'un nouveau réacteur sur le "kerofiner" afin d'accroître la production de gazole. "En 2014, nous avons produit plus de 3 millions de tonnes de distillats, explique la directrice du site, Stefanie Daehne. Nous avons atteint un taux de récupération record de plus de 50 % sur le brut traité." Ce réacteur qui permet la désulfuration du kérosène sera mis en service en juin 2015. Il devrait permettre une nouvelle augmentation de la production de gazole, de l'ordre de 300 000 tonnes par an.
Satisfaire le marché intérieur
Avec la raffinerie de Gravenchon (Seine-Maritime), la production totale de gazole par Esso SAF s'est accrue de 20 % en 2014. "Par cette stratégie, nous avons vraiment fait en sorte de répondre aux besoins et particularités du marché français", explique Hervé Brouhard, le PDG d'Esso SAF. Une autre intervention portant sur la tête de la tour de distillation sous vide permettra d'améliorer le point de coupe de la raffinerie provençale, "déjà l'un des meilleurs d'ExxonMobil dans le monde" selon le dirigeant.
Employant 250 salariés, Esso Fos dispose d'une capacité de production de 6,7 millions de tonnes. 96 % de sa production d'essence est désormais écoulée sur le marché intérieur. Un taux qui a plus que doublé par rapport à 2008. "Cette évolution nous rend désormais moins dépendants des exportations", souligne la directrice.
Jean-Christophe Barla