"La prolongation des centrales nucléaires n'est pas acquise", prévient le président de l’ASN
Alors que le parc vieillit, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire Bernard Doroszczuk prévoit que l’allongement de la durée de vie des réacteurs sera décidé au cas par cas, après vérification de leur état.
L'Usine Nouvelle - Le débat public sur les déchets radioactifs va s’ouvrir. Que dira l’ASN, l’Autorité de sûreté nucléaire ?
Bernard Doroszczuk - Le débat public permettra d’interroger la société civile en vue de l’élaboration du cinquième plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs. L’enjeu principal est la disponibilité à un horizon de dix à quinze ans des capacités d’entreposage et de stockage pour tous les types de déchets. Si rien n’est décidé dans les deux à trois ans, cela posera un problème crucial pour la filière nucléaire. Cela entravera par exemple les opérations de démantèlement à la fois sur les réacteurs déjà à l’arrêt, mais aussi sur ceux qui seront fermés. Or la loi française prévoit qu’à l’issu de l’arrêt définitif d’un réacteur, les opérations de démantèlement doivent être immédiatement réalisées.
Quelles sont les priorités de votre mandat ?
L’urgence, c’est de statuer sur la poursuite d’exploitation des installations nucléaires. C’est un sujet de fond, l’essentiel du parc nucléaire français ayant été construit il y a quarante ans. On s’engage dans un véritable débat en termes de maîtrise du vieillissement et de réévaluation de la sûreté.
La prolongation à 50 et 60 ans vendue par EDF n’est donc pas acquise ?
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