Plafonner la production nucléaire à 405 TWh, nouvel objectif d’EDF
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Mis à jour
18 février 2019
Jean-Bernard Levy a du pain sur la planche. Reconduit à la tête de l’électricien pour encore cinq and, le PDG doit relever de lourds défis financiers et industriels – notamment générer de nouveaux bénéfices sur la production d’électricité issue du nucléaire.
"Sur la production nucléaire, notre objectif il y a quelques années était de 420 térawatts-heure (TWh), or nous ne ferons ces prochaines années pas plus de 405 TWh," en raison des fermetures programmées de centrales prévues dans le cadre de la transition énergétique et "à cause de la programmation des arrêts de tranche", déclare-t-il dans une interview publiée dimanche sur le site des Echos.
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Il ajoute que la croissance des résultats d'EDF restera limitée tant que le dispositif de l'Arenh - le prix auquel EDF est tenu de revendre un quart de sa production à ses concurrents - ne sera pas modifié, un chantier que le gouvernement envisage de rouvrir.
"Le prix auquel nous sommes tenus de vendre notre électricité à nos concurrents n'a pas évolué depuis huit ans. Il permet de couvrir les coûts courants, mais pas de réaliser nos investissements. Et il est asymétrique : nos concurrents se fournissent sur le marché quand les prix sont plus bas que l'Arenh, et à l'Arenh quand les prix remontent, nous privant de la hausse. Aujourd'hui, nos concurrents profitent d'une rente injustifiée" ajoute-t-il aux Echos.
"Il faut rehausser le niveau actuel de l'Arenh, et rendre le système symétrique, avec un prix plancher qui permette à EDF d'assurer la rentabilité de ses investissements, et un prix plafond qui protège le consommateur quand il y a de trop de volatilité" pour répondre à ces problèmes, estime-t-il.
Un rebond dans la production hydraulique et nucléaire
EDF a publié vendredi un bénéfice opérationnel en nette hausse au titre de 2018, tiré par le rebond de sa production hydraulique et nucléaire en France, mais a prévenu que cet indicateur risquait de ne pas progresser en 2019.
En 2019, EDF table sur une production nucléaire de 395 TWh en très légère hausse par rapport aux 393 TWh enregistrés en 2018, marqués par la fermeture de nombreuses tranches de centrales nucléaires pour des opérations de maintenance.
"EDF est déjà très endetté et le gouvernement se préoccupe du fait qu'il n'aura pratiquement pas reçu de dividende en cash depuis 2016", observe Jean-Bernard Levy.
Aussi, l'Etat a demandé au groupe de proposer des évolutions de sa structure, ce qui pourrait entraîner une montée de l'Etat au capital et une renationalisation du parc nucléaire français alors que les actifs dans les réseaux, les énergies renouvelables et les services pourraient être logés dans une structure distincte, dont le capital resterait ouvert.
Reuters (Jean-Michel Bélot)
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