La plus grande grève de l’histoire de l'entreprise plombe les résultats 2018 de la SNCF
La SNCF a présenté, jeudi 28 février 2019, les résultats 2018 qui auraient pu être positifs sans une grève de 41 jours liée à la réforme du ferroviaire.
"La dynamique des trafics a repris après la plus longue grève de la SNCF depuis sa création en 1937, et nous avons enregistré des résultats significatifs, a indiqué Guillaume Pepy, le président du directoire, pour justifier des résultats non conformes aux objectifs. La grève nous a coûté 890 millions d’euros de chiffre d’affaires et 770 millions d’euros de marge opérationnelle."
Une marge opérationnelle qui a atteint 4 milliards d’euros, tandis que le chiffre d’affaires baisse légèrement de 33,5 à 33,3 milliards d’euros (-0,89%) aux nouvelles normes comptables IFRS. La direction a préféré parler d’une légère progression de 1,3% à périmètre constant. Il n’en reste pas moins que le résultat net à 141 millions d’euros est particulièrement faible, mais qu’il reste positif notamment grâce à la plus-value de cession d’une filiale immobilière qui contribue à hauteur de 766 millions d’euros. Sans ces éléments comptables exceptionnels, le résultat net s’établit à -214 millions d’euros contre +849 millions d’euros.
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La dette de SNCF Réseau se creuse encore de 3 milliards d’euros
Du coup, et c’est bien compréhensible, la SNCF insiste sur les résultats du second semestre qui a enregistré une croissance de +3,4% et une marge opérationnelle de 2,8 milliards d’euros en croissance de 16,1% par rapport au second semestre 2017.
Et la direction précise également que toutes les activités sont en croissance, comme Keolis (+9 ,6%), la logistique (+4%), même les Intercités sont légèrement dans le vert, mais Fret SNCF continue sa descente aux enfers, amplifiée par les grèves avec -7,3% de volumes transportés. "A cause de ce mouvement social, certains clients ne sont pas revenus par la suite", se désole Guillaume Pepy. La SNCF a tout de même investi 8,9 milliards d’euros dont 90 % en France et a mis en service 115 trains neufs (150 en 2019).
Le Plan Performance a permis d’économiser 530 millions d’euros (2,3 milliards sur les trois dernières années). Ce qui n’a pas empêché la dette de SNCF Réseau d’augmenter de près de 3 milliards d’euros à 49,59 milliards d’euros. Un endettement lié aux investissements sur le réseau et à la charge financière (1,3 milliard d’euros). Du coup, si l’Etat reprend 35 milliards d’euros, il en restera tout de même environ 15 milliards d’euros sur SNCF Réseau sans compter l’exercice 2019. Par contre, l’endettement de SNCF Mobilité a baissé de 730 millions d'euro à 7,2 milliards d’euros.
Pour 2019, la SNCF vise une croissance de 4% et 680 millions d’euros d’économies dans le plan Performance. Si le trafic continue sur la dynamique du second semestre, ces objectifs devraient être atteints. Même si les prix du TGV baissent de 4% par an depuis 4 ans, en raison du fort développement de Ouigo (+38% en 2018).
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