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La phytoextraction pour dépolluer les sols
Le premier démonstrateur de dépollution des sols industriels par des plantes a été démarré à Graulhet (81) par la société Valgo, spécialisée dans la dépollution des sols et des nappes phréatiques.
Le principe du projet Déplassmétaux mené par Valgo repose sur la phytoextraction, c’est-à-dire l’extraction par des plantes des métaux lourds présents dans les sols. « L’idée est étudiée depuis 30 ans, explique Laurent Thannberger, directeur scientifique et technique de Valgo, mais n’a encore abouti à aucune utilisation à grande échelle. Le taux de captation des plantes est en effet extrêmement lent et le processus peut prendre plusieurs dizaines ou centaines d’années ». Un temps trop long comparé aux besoins de réutilisation des terres, pour lesquelles la solution utilisée aujourd’hui consiste alors tout simplement à les isoler en décharge. Pour réduire ce temps d’extraction à dix ans, voire cinq ans, Valgo a eu l’idée d’associer les plantes à des solubilisants qui permettent la lixiviation des métaux, autrement dit leur solubilisation. Sous cette forme, non plus solide, les métaux lourds sont extractibles par les plantes. Toutefois leur solubilisation les entraîne à diffuser vers les nappes phréatiques, aussi la terre à traiter est-elle placée sur une bâche, sous laquelle un drain permet de collecter l’eau polluée.
« A ce jour, les projets utilisant des plantes sur des friches industrielles sont des projets de stabilisation, visant à bloquer les poussières transportant avec elles des polluants », explique Laurent Thannberger. Avec ce premier démonstrateur d’une taille de 100 m² de terrain sur 50 centimètres de profondeur, situé sur la plaine de Millet à Graulhet (Tarn), Valgo veut montrer qu’il est possible d’extraire le chrome, le cuivre, le plomb, le zinc ou encore l’arsenium de ces terres où était implantée une tannerie, consommatrice en métaux lourds pour le traitement de surface des peaux. Sans compter que le procédé n'est pas gênant du point de vue visuel. « Nous utilisons des pélargoniums, plus communément appelés géraniums, associés à des solubilisants déjà bien connus en médecine ou en chimie ».
« Pour améliorer le procédé, nous pourrons chercher pour la suite à utiliser plusieurs variétés ensemble, pour traiter différents types de métaux. A terme, différentes solutions permettraient de traiter différents types de sols et de métaux », imagine Laurent Thannberger. Les recherches continuent dans les laboratoires partenaires du projet, dont Ecalab qui travaille notamment sur l’usage du peuplier, aux racines plus longues et donc capable de traiter des profondeurs plus importantes, et le laboratoire LCA, qui étudie la valorisation des matières produites par les plantes utilisées dans le process.
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