La Nasa crée un système anticollision pour l'aviation civile et militaire
La Nasa travaille depuis une trentaine d'années avec l'US Air Force pour mettre au point un système automatique anticollision avec le sol. Désormais au point et en cours de déploiement au sein de la flotte de F-16 de l'armée de l'air, ce système anticrash devrait être décliné par l'agence aéronautique et spatiale pour d'autres applications, notamment civiles et sur des drones.
Mis à jour
15 octobre 2014
La Nasa a développé un nouveau système automatique de prévention des crash pour aéronefs, baptisé Auto-GCAS (Automatic Ground-Collision Avoidance System). Celui-ci, conçu pour réduire le nombre d'accidents résultant de collisions avec le terrain, est actuellement en cours d'installation sur la flotte d'avions de chasse F-16 de l'armée de l'air américaine (US Air Force).
Auto-GCAS a pour but d'éviter les accidents de type CFIT (Controlled Flight Into Terrain), au cours desquels le pilote s'écrase alors qu'il a toujours le contrôle de l'appareil. Les raisons ne manquent pas : désorientation spatiale, confusion sur la situation, incapacité à continuer de piloter lors de fortes accélérations, atterrissage sans sortir les trains... Bien que des systèmes d'alerte aient pratiquement éliminé ce risque pour les avions de ligne, il reste intégral pour les avions de chasse, les hélicoptères ou l'aviation générale, causant environ 100 morts chaque année rien qu'aux Etats-Unis.
Le système Auto-GCAS se compose entre autres de modifications sur le calculateur de commande de vol numérique, sur le logiciel de l'ordinateur de mission, et d'équipements avancés de transfert de données. Lorsque l'avion s'approche du sol, l'ordinateur détermine combien de temps il reste avant impact, et déclenche une manœuvre en autopilote pour éviter le crash.
Un projet au long cours
La Nasa travaille depuis près de 30 ans sur ce projet, qui a été développé au sein du Centre de recherche aéronautique Armstrong de la Nasa, basé à Edwards (Californie), en collaboration avec l'Air Force Research Laboratory (AFRL), l'Air Force Test Center (AFTC) et Lockheed Martin. En 1997-98, plus de 556 manœuvres furent effectuées lors de 49 vols pour affiner le système, dont des piqués vers le sol et sur le versant de montagnes. En plus de tester son efficacité, il s'agissait de s'assurer que le système ne gênerait pas le pilotage en conditions normales.
En 2012, les chercheurs se sont rendu compte que le système présentait également un potentiel pour les drones. Ils ont réalisé des essais avec un petit appareil DROID (Dryden Remotely Operated Integrated Drone), implémentant leur système via une application mobile sur un smartphone Android connecté au système de pilotage automatique Piccolo de l'appareil. L'avantage de placer le smartphone directement à bord du drone était d'éliminer le besoin d'un lien permanent avec une station au sol. Comme ses grands frères, l'appareil a su éviter les collisions à de multiples reprises.
Vers une généralisation pour toute l'aviation ?
Auto-GCAS est déjà en cours d'adaptation pour les F-22 et F-35. La Nasa poursuit par ailleurs ses recherches sur les avions sans pilote équipés de smartphones, et espère qu'elles auront d'importantes applications futures pour l'avion civile et les drones. En parallèle, les ingénieurs du centre de recherche Armstrong continuent d'améliorer les capacités du système pour augmenter la précision de la modélisation du terrain géographique, améliorer les calculs de performance des véhicules, développer des techniques d'évitement multidirectionnelles, mieux gérer les données et créer de meilleurs systèmes d'avertissement pour les pilotes.
Les algorithmes utilisés au cœur de cette technologie ont aussi été incorporés dans une application pour tablettes ou autres dispositifs portables qui permettra aux pilotes d'y avoir accès quel que soit le type d'aéronef qu'ils utilisent. Enfin, le système peut être intégré à des sacs de vol électronique (EFB), version électronique de la documentation papier emportée par les pilotes, ou aux systèmes avioniques des appareils sans nécessiter de modifications importantes. A terme, la Nasa envisage même de le décliner dans d'autres secteurs : spatial, automobile ou même maritime.
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