La métamorphose d'Eco-Emballages pour s'adapter aux besoins des entreprises
L’éco-organisme a décidé de se réorganiser pour répondre plus efficacement à ses clients, alors que la concurrence arrivera en 2018. Antoine Robichon, le nouveau directeur clients et marketing, répond en exclusivité aux questions de L’Usine Nouvelle et revient sur la polémique du PET opaque.
L’actualité dans le monde du recyclage, c’était le 4 avril avec la validation par l’Autorité de la concurrence de la fusion entre Eco-Emballages et Ecofolio, éco-organisme spécialisé dans le papier. Elle sera effective fin juin.
Mais une autre actualité a rattrapé le monde de la collecte et du recyclage. Celle du PET opaque qui, depuis un arrêté interministériel publié le 22 avril au Journal officiel, modifie le cahier des charges des éco-organismes de la filière REP des emballages ménagers et surtout intègre un malus pour le PET opaque, utilisé essentiellement sur les bouteilles de lait et de jus de fruit.
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"S’il y a trop de PET opaque, cela peut perturber le process de recyclage, mais les pouvoirs publics ont tout de suite voulu imposer des sanctions qui seront applicables à partir de 2018 si aucune proposition alternative n’est proposée avant la fin du mois de mai, regrette Antoine Robichon. Or, seules 2,5 % des bouteilles contiennent ce matériau, soit 10 000 bouteilles sur les 400 000 mises sur le marché. Et ce n’est qu’à partir de 15 % de PET opaque dans une balle de PET que cela pose des problèmes au recyclage." Toutefois, il faut rappeler que ce matériau très peu utilisé dans le passé est en pleine expansion : +45 % depuis 2014 selon l’association Zero Waste.
Croissance du recyclage des emballages ménagers en 2016
En 2016, 68 % des emballages ménagers ont été recyclés soit 3,3 millions de tonnes et une progression de 2,7 % par rapport à 2015. Sans doute en partie les fruits du plan de relance de 90 millions d'euros lancé en 2014 par Eco-Emballages et sa filiale Adelphe pour améliorer les performances de collecte dans les territoires et développer le recyclage des emballages en plastique. Et la moitié a été investie pour moderniser 36 centres de tri et créer neuf centres pilotes, indispensables pour trier et recycler les nouvelles résines plastiques.
Mais ces dernières années, les résultats du recyclage des emballages ménagers stagnent. "Deux tiers des emballages sont recyclables. Il faut progresser pour atteindre 75 % de recyclage avec les mêmes coûts en 2022", précise-ton chez l’éco-organisme. Cela passe par des progrès pour recycler des produits encore non recyclables comme les pots de yaourts ou les sachets de compote en aluminium et plastique et par la mise en place d’une seule poubelle de recyclage à cette date et le développement des îlots dans les quartiers. "Il restera toujours 10 à 15 % des plastiques non recyclables qu’il faudra valoriser en énergie", prévoit Antoine Robichon. Pour progresser Eco-Emballages compte se rapprocher de ses 50 000 entreprises clientes, de bonne augure avant l’arrivée d’un concurrent, Léko en 2018.
La révolution digitale est en route
Pour mieux répondre aux besoins des entreprises et notamment des industriels et distributeurs, l’éco-organisme a créé une nouvelle direction client et rénové son offre avec quatre services clés. "Comment faire gagner du temps à nos clients ? s’interroge Antoine Robichon. Il faut limiter le nombre d’interventions en réduisant l’information au strict minimum. Cela passe par la transformation numérique pour mieux cibler les différents types d’entreprises, simplifier les démarches, mieux s’adresser au consommateur, via les réseaux sociaux et des applis." Eco-Emballages s’intéresse à la poubelle intelligente avec des capteurs pour déclencher l’envoi d’un camion au bon moment et réfléchit à l’open data pour l’optimisation des flux. Les clients pourront disposer de tableau de bord individuel complet pour synthétiser l’ensemble des données déclaratives.
Le gain de temps passe par des démarches administratives plus simples comme un forfait de 80 euros pour les entreprises qui vendent moins de 10 000 articles par an, une déclaration sectorielle ouverte jusqu’à 500 000 unités de vente consommateur par an basée sur des tarifs forfaitaires par famille de produits,…
Eco-Emballages souhaite également mieux accompagner les consommateurs pour les mobiliser, surtout dans les grandes villes où les chiffres de collecte sont largement insuffisants. Enfin, pour développer l’éco-conception sur les emballages, il mettra à disposition des services de formation, R&D et il développe le partage des bonnes pratiques en open source. Ou quand le recyclage devient digital…
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