La Grèce en désaccord avec la troïka sur le déficit 2014
ATHENES (Reuters) - La Grèce et ses bailleurs de fonds internationaux sont en désaccord sur l'ampleur du risque de dérapage budgétaire l'an prochain, ont déclaré vendredi plusieurs responsables grecs, ce qui pourrait alimenter les discussions sur la nécessité de nouvelles mesures d'austérité.
Le débat sur le déficit a été relancé cette semaine par des déclarations de Jörg Asmussen, l'un des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), selon lequel la Grèce risque l'an prochain un "important écart budgétaire" par rapport aux objectifs fixés par le plan d'aide international, des propos réfutés par Athènes.
L'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) estiment que l'écart entre le déficit grec et les objectifs atteindra deux milliards d'euros alors que le gouvernement grec table sur un dépassement limité à 500 millions environ, a déclaré un responsable gouvernemental grec.
"Jusqu'à juillet, ils ne prévoyaient aucun dérapage budgétaire pour 2014 mais ils ont soudainement changé d'avis", a dit à Reuters ce responsable qui a requis l'anonymat.
L'UE et du FMI s'attendent à ce que le déficit du régime de retraites soit supérieur aux prévisions d'Athènes et estiment que les recettes fiscales seront plus faibles qu'attendu en raison de l'ampleur de l'évasion fiscale, a précisé ce responsable.
Les bailleurs de fonds avaient auparavant jugé que les prévisions budgétaires de la Grèce pour 2013 et 2014 étaient très incertaines, en notant que les recettes fiscales étaient concentrées sur le second semestre.
Athènes a d'ores et déjà exclu de couper dans les traitements des fonctionnaires et dans les retraites pour compenser l'écart éventuel.
Un haut responsable du ministère des Finances a déclaré que le gouvernement espérait parvenir à un accord avec la troïka sur le budget 2014 après la reprise de la mission d'inspection UE-FMI prévue à la fin du mois.
"C'est ce qui se passe à chaque fois", a-t-il dit.
De son côté, le ministre des Finances, Yannis Stournaras, a reconnu que les discussions avec la troïka étaient "difficiles". "Mais elles continuent", a-t-il ajouté.
Lefteris Papadimas; Marc Angrand pour le service français