La gratuité des transports pendant les pics de pollution n’est pas efficace, selon le Stif
Durant les pics de pollution, la gratuité des transports n’a fait augmenter le trafic usagers que de 5% en moyenne, alors qu’elle a coûté 23 millions d’euros en 2016, affirme le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif). De quoi acheter 50 bus électriques.
Réuni en bureau élargi le 19 décembre, le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) a révélé que les comptages partiels réalisés sur son réseau durant les récents pics de pollution avaient montré une augmentation très restreinte du nombre d’usagers. "Sur les lignes 2, 5 et 9, qui disposent de comptages automatiques sur les rames, le trafic est en augmentation à des taux variables d'une journée à l'autre (de 3% à 12%), dont la moyenne est de 5% environ. Sur le réseau RER A, il n'a pas été constaté d'augmentation significative de la fréquentation sur ces quatre journées. Sur les autres RER et les Transilien, à l'exception du RER B dont le service n'était que partiellement assuré à cause d'une panne d'infrastructure, la SNCF estime à environ 5% de trafic en plus", fait savoir le Stif. "Il apparaît que l'efficacité de cette mesure est limitée et son coût trop important."
Le prix de 50 bus électriques en 2016
Le coût de cette gratuité des transports, estimé à près de 4 millions d'euros par jour de semaine et 3 millions le samedi, s'élève au total à ce jour à 23 millions d'euros pour l'année 2016. "Les ressources financières dégagées pour la gratuité auraient pu servir à investir pour baisser de manière durable la pollution : avec 23 millions d'euros le Stif aurait pu acheter 50 bus électriques qui auraient roulé 14 ans sans émettre de pollution", fait savoir le syndicat, qui a mandaté sa présidente Valérie Pécresse (LR) pour présenter à son conseil de janvier 2017 différentes options pour favoriser l’usage de transports en commun en cas de pic de pollution: soit l'allocation de financements spécifiques de l'Etat et/ou des collectivités locales, soit le remplacement de la gratuité par des tarifs réduits incitatifs.
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Certains syndicats d'usagers, comme la Fnaut (Fédération nationale d'associations d'usagers des transports), se plaignent également de l'injustice de cette mesure, qui n'a visiblement pas convaincu beaucoup d'automobilistes. En creux, la menace est que les usagers fréquents, qui ne seront pas remboursés sur leur abonnement pour ces journées de gratuité, soient pénalisés par l'allocation de ce budget qui ne sera, de fait, pas investi dans la rénovation du réseau et par une éventuelle augmentation de leur abonnement.
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