La future école d'ingénieur Insa au Maroc entre en phase de conception

La déclinaison marocaine d'une école d'ingénieurs du groupe Insa est prévue pour la rentrée 2015 viennent de confirmer les ministres français et marocains de l'enseignement supérieur. La première promotion doit accueillir 200 élèves marocains et internationaux sur le campus situé à Fès au sein de la future grande Université Euro-méditerranéenne (UEMF).

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La future école d'ingénieur Insa au Maroc entre en phase de conception
La réunion ministérielle euro-méditerranée à Fès

En travaux. Le projet d’installation à Fès au Maroc d’une école d’ingénieurs piloté par le groupe public d’enseignement supérieur Institut national des sciences appliquées (Insa) marche à grand pas vers sa concrétisation finale.

Lundi 23 septembre à l’occasion d’une rencontre autour du projet de l’UEMF, la prochaine Université Euro-méditerranéenne de Fès à laquelle l'Insa Maroc sera intégrée (voir encadré), les ministres Geneviève Fioraso, côté français et Lahcen Daoudi pour la partie marocaine ont validé le projet.

Annoncé en 2013, celui-ci consiste en l’implantation d’une école d’ingénieurs en cinq ans qui sera nommée Insa Euro-Méditerranée, dont l'ingénierie pédagogique et le pilotage opérationnel est assuré par l'Insa.

"La rentrée va s’effectuer en septembre 2015 avec une promotion initiale d’environ 200 élèves. Pour nous il s'agira d'une septième école et de notre premier projet international", indique Véronique Desruelles, directrice de la communication pour le groupe Insa composé de six écoles : Rouen, Rennes, Lyon, Toulouse, Strasbourg et Val de Loire.

Le projet mené côté français par Jean-Louis Billoët, directeur de l’Insa Rouen est, en fait, entré dans sa phrase pratique, à savoir le contenu pédagogique et les processus d’accréditation. L’objectif est d’emblée d’obtenir un large reconnaissance.

"Grâce à une gouvernance très originale, l’Institut, entièrement co-construit, délivrera des diplômes d’ingénieurs qui bénéficieront de la triple reconnaissance marocaine, française et européenne (label Eurace). Et ça constitue une première" selon Jean-Louis Billoet, cité par un communiqué du groupe Insa.

D'autres projets franco-marocains
L'Insa de Fès est le deuxième projet au Maroc de déclinaison d'une grande école publique française d’ingénieur, l’autre étant celui de l’Ecole centrale à Casablanca qui doit aussi ouvrir à l’automne 2015. A quoi il faut ajouter le projet d’un Institut méditerranéen de logistique et des transports à Tanger, impliquant l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis et l’école nationale des Ponts-et-Chaussées ou encore d’un IUT. international en partenariat avec l’université internationale de Rabat. Des projets entrants dans le cadre de la coopération franco-marocaine activés à l'occasion de la visite de François Hollande au Maroc en avril 2013.

recRutement post baC

La formation, calquée sur le modèle des Insa françaises, se déroulera en cinq ans avec un recrutement post-bac sur dossier scolaire et entretien, un exercice auquel le groupe Insa est rodé y compris au Maroc. Plusieurs dizaines de jeunes marocains intègrent chaque année en effet les écoles INsa en France.

"Le niveau d’excellence sera celui des Insa en tenant compte des spécificités du Maroc par exemple en matière d’attente des industriels dans l’automobile, l'ingénierie ou l’aéronautique", souligne Véronique Desruelles.

Pour mémoire, l'une des Insa, celle de Lyon pointe en troisième position dans le classement annuel des meilleures écoles d'ingénieurs établi par L'Usine Nouvelle.

L’école de Fès fera partie de l’enseignement public supérieur marocain mais sera payante (de l’ordre de 6 000 euros par an pour les seuls frais de scolarité) avec un contingent de bourses d'étude.

Les cours seront délivrés pour moitié environ par des enseignants-chercheurs du groupe Insa qui va, par ailleurs, choisir avec les autorités marocaines le futur directeur de l’établissement. Le recrutement des enseignants est en cours, il comprendra aussi des personnes issues des partenaires de l’UEMF dont Polytecnica Séville ou les universités de Turin ou Tunis.

Côté français, selon les indications de Geneviève Fioraso à la presse marocaine, l'équivalent d'une vingtaine d'enseignants-chercheurs seraient mis à disposition.

Les cours seront essentiellement dispensés en français, anglais et arabe. A côté du titre d’ingénieur, l’Insa Euro-Méditerranée délivrera aussi des diplômes de master (international) et doctorat en ingénierie de l’UEMF (mention Insa).

campus à l’américainE

Outre les marocains, l’école devrait accueillir un contingent de bacheliers venus d’Afrique et de pays du pourtour méditerranéen, c'est même une des caractéristiques de ce projet international et ouvert. A terme, le nombre d’élèves en première année devrait atteindre 400, soit un effectif total de 2 000 élèves, une fois que les cinq années seront en route. En France, les écoles du groupe Insa accueillent 13 000 élèves et diplôment 2 600 ingénieurs par an.

Le Maroc compte déjà plusieurs écoles d'ingénieurs de niveau international (Mines, Mohammedia, Ensem...) dont certaines sont membres de la Conférence des grandes écoles françaises, mais les besoins du pays en matière d'ingénieurs vont croissants.

Au plan physique, l’Insa s’inscrira donc dans le vaste campus à l’américaine en périphérie de Fès voué à l'UEMF qui doit s’étendre sur 20 hectares. La conception architecturale a été confiée au cabinet franco-marocain 3A.

La réunion de lundi à Fès entre les ministres et représentants de l’enseignement supérieur français, marocains espagnols et portugais était destinée aussi à faire progresser le projet UEMF. L’ouverture de l’UEMF dans sa version élargie doit avoir lieu à la rentrée 2016.

A côté de l'Insa, cette université d'un nouveau genre comportera plusieurs départements de sciences humaines ainsi qu’une école d’architecture en cours d’élaboration. Au total, 6 000 étudiants devraient se presser à terme à l'UEMF dans une ville connue pour accueillir la plus vieille université du monde en activité, à savoir Al Quaraouiyine, créée au IXème siècle.

Les projets d'aujourd'hui dureront-ils aussi longtemps ?
Pierre-Olivier Rouaud

Un projet international
La future Université Euro-méditerranéenne de Fès est né dans le cadre des réflexions sur l'enseignement au sein du dialogue en Méditerranée occidentale dit "5+5" (France, Espagne, Italie, Malte, Portugal, Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie). L'UEMF, une initiative marocaine a fait dès le début partie des projets de l'Union pour la Méditerranée (UPM) créée en 2008 à l'initiative de Nicolas Sarkozy. A côté de ce projet d'université et d'autres dans le domaine du développement durable, l'UPM n'a en fait enregistré que très peu de progrès en matière de coopération internationale, notamment du fait des tensions régionales (Israël/Palestine, Syrie, etc...) et paradoxalement des Printemps arabes.

 

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