La France va faire une offre d'avions de combat Rafale à la Belgique
La France propose un contrat stratégique au Royaume de Belgique qui comprendrait la fourniture de l'avion de combat ainsi qu'une coopération opérationnelle et industrielle.
Mis à jour
07 septembre 2017
A Tallinn en Estonie, en marge de la réunion informelle des ministres de la défense de l’Union Européenne, la Ministre des Armées Florence Parly a annoncé jeudi 7 septembre que la France ferait une offre d'avions de combat Rafale à la Belgique. Elle répondait à une sollicitation de la Belgique qui lui avait demandé une proposition concernant le renouvellement de sa flotte d'avions de combat. En mars dernier, le royaume belge avait lancé une procédure d’achat de 34 appareils pour remplacer ses F-16 américains à l’horizon 2023-2028. L'appel d'offres est estimé à 3,6 milliards d’euros.
Une coopération industrielle en vue
La France propose la mise en place d'un partenariat entre les deux pays pour répondre aux besoins de l'armée de l'air belge."Ce partenariat structurant, qui pourrait prendre la forme d’un accord intergouvernemental, comprendrait la fourniture de l’avion de combat Rafale, mais aussi une coopération approfondie entre nos deux armées de l’air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu’une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays", précise le communiqué de presse du ministère des armées.
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Le contrat stratégique signé avec la Belgique incluerait de la formation et de l'entraînement des pilotes et des mécaniciens, et également un partage des infrastructures et de l'espace aérien... Le gouvernement joue à plein la fibre européenne. "C'est une occasion de faire avancer l'Europe de la Défense", souligne-t-on dans l'entourage de la ministre.
Dans un communiqué Dassault Aviation confirme que le Rafale est toujours dans la course. "Ses coûts d’acquisition et d’utilisation sont connus et sans surprise, et sa conception garantit à la Belgique de rester à la pointe de la technologie dans les 40/50 années qui viennent", écrit l'entreprise qui rappelle par la voix d'Eric Trappier, son PDG, qu'elle oeuvre pour le Made in Belgium depuis la fin des années 60 : "avec neuf entreprises filiales, plus de 3000 salariés belges dans des emplois à haute valeur technologique, un réseau de plus de 800 fournisseurs référencés et plus de 800 millions d’Euros de commandes annuelles à la Belgique".
Contourner l'appel d'offres classique
La France a préféré faire une offre de gouvernement à gouvernement contournant ainsi la procédure de sélection par RFJP (request for government proposal) voulue initialement par la Belgique. Certains industriels estimaient d'ailleurs cette procédure biaisée. Ainsi, l'américain Boeing et le suédois Saab ont préféré jeter l'éponge estimant que la rédaction de l'appel d'offres favorisait leur concurrent, le F-35 américain de Lockheed Martin.
Les candidats ont jusqu'à jeudi 7 septembre minuit pour déposer leurs offres. Le Rafale sera donc en concurrence avec le F-35 de Lockheed Martin et le Typhoon du consortium européen Eurofighter. Le choix final du partenaire doit être effectué dans le courant de l’année 2018. Le contexte est favorable au rapprochement avec notre voisin outre-quiévrain. En juin dernier, la Belgique a annoncé son intention d'acheter pour 1,1 milliard d'euros les futurs blindés français issus du progamme Scorpion.
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