La France va armer ses drones de surveillance
La ministre des Armées a lancé le processus d'armement des drones Reaper de l'armée française. Selon elle, ces drones ne sont pas assimilables à des robots tueurs mais représentent une capacité clé du combat de demain.
A l'occasion des universités d'été de la Défense qui se tiennent à Toulon (4 et 5 septembre), la ministre des Armées Florence Parly, a annoncé que la France allait équiper ses drones d'un système d'armes à l'horizon 2019. "J'ai décidé de lancer le processus d'armement de nos drones de renseignement et de surveillance", a expliqué Florence Parly devant les parlementaires des commissions Défense du sénat et de l'assemblée nationale, des industriels et des militaires invités lors de cette manifestation.
La France va équiper ces six drones Reaper acquis auprès des Etats-Unis et opérationnels au Sahel. Les 6 suivants déjà commandés seront livrés directement armés. Ces aéronefs sans pilote seront dotés d'un armement guidé de précision. Pour l'instant, le choix du fournisseur de munitions n'a pas été tranché. Le futur drone MALE (moyenne altitude longue endurance) européen conçu en collaboration avec les Allemands, les Italiens et les Espagnols sera également équipé d'un système d'armement.
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La rapidité des drones mise en avant
La ministre justifie cette évolution pour des raisons d'efficacité des forces sur le terrain et de prise en compte de l'évolution technologique des outils de défense. Selon les militaires eux-mêmes, les Reaper actuels sont devenus des moyens incontournables pour les opérations menées au Sahel pour identifier et surveiller des cibles. Toutefois, l'absence d'armement complique leurs opérations face a des cibles toujours plus mobiles et furtives.
"Dès lors qu'il s'agit de traiter ces cibles il faut faire appel à d'autres moyens, des avions ou des hélicoptères de combat dont les frappes sont parfois guidées les drones de surveillance. Le succès de ces opérations repose sur la disponibilité et la coordination de plusieurs moyens avec un temps de déploiement sur zone qui peut être important. Or le temps de traiter la cible est fugace", a expliqué la ministre.
Un armement préconisé par des sénateurs
Selon elle, ce nouvel usage permettra d'optimiser l'usage des avions, des hélicoptères de combats. La ministre a anticipé toute polémique d'ordre éthique lié à l'armement de ces drones. "Non, un drone armé n’est pas un robot tueur. Ce sont deux systèmes qui n’ont rien de semblable. Cette décision ne change rien aux règles d’usage de la force, au respect du droit des conflits armés et je reste plus que jamais attachée au respect du droit international. (...). Les règles d’engagement pour les drones armés seront strictement identiques à celles que nous appliquons déjà. Qu’il s’agisse d’un canon Caesar, d’un missile de croisière, d’un Rafale : comme pour les drones, si l’opérateur est physiquement éloigné de l’objectif, l’homme n’en est pas moins au cœur de l’engagement du feu".
L'hypothèse d'armer ces aéronefs sans pilotes avaient été largement abordée par les sénateurs Cédric Perrin et Gilbert Roger dans leur rapport "Drones d'observation et drones armés : un enjeu de souveraineté" paru en mai dernier. Plusieurs nations ont déjà fait le choix d'armer leurs drones, et parmi elles les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie.
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