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La France se prépare à l'industrialisation de la G2
Si les règles du jeu ne sont pas encore fixées en matière d'incorporation de biocarburants de première et deuxième générations, la France compte sur leur usage pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
La transition énergétique ayant pour enjeu, au-delà de la question de la sécurité des approvisionnements, de protéger le climat ainsi que la santé publique en proposant des énergies moins émettrices de gaz à effet de serre, la piste des biocarburants doit être considérée avec le plus grand soin. Au niveau mondial, les transports comptent pour moitié dans notre consommation de pétrole, ce secteur fonctionnant encore à 94 % à partir de ressources fossiles, contre 6 % pour des énergies alternatives, les biocarburants ne représentant que 3,7 %. Les biocarburants sont à 75 % à base d'éthanol obtenu à partir de sucre de canne ou de betterave, et à 25 % à base de biodiesel issu de colza, de soja ou de palme. En France, le taux d'incorporation de biocarburants s'établit à 6 %, bien au-dessus de la moyenne mondiale, avec un avantage donné au biodiesel par rapport à l'éthanol dans une proportion 80/20. Mais ces biocarburants de première génération (G1) sont aujourd'hui très critiqués car les matières premières dont ils sont issus viennent en compétition avec les usages propres à l'alimentation. D'où le projet de passer à des biocarburants avancés ou G2 à partir de déchets végétaux (bois, paille, etc.) ou de cultures dédiées. Mais en France comme en Europe, les débats sont loin d'être tranchés sur les places respectives de la G1 et de la G2. Pourtant, les industriels ont un besoin crucial de clarifications réglementaires pour investir dans la deuxième génération, tant dans la construction d'unités de production, qu'en amont dans le développement des filières d'approvisionnement en biomasse. « Des discussions sont en cours et le plafonnement du taux d'incorporation de carburant G1 devrait osciller entre 5 et 7 % », estime Pascal Barthélemy, directeur général adjoint d'IFPEN. Quant à la part de la G2, elle devrait s'établir à 0,5 % en 2016 puis 2,5 % en 2020. Mais attention ! Le législateur s'apprête à faire des différences entre les biocarburants en fonction de la matière première utilisée qui peut être une ressource lignocellulosique ou un déchet. Certains biocarburants avec des bilans d'émissions de gaz à effet de serre particulièrement favorables bénéficient déjà d'un système dit de double comptage. Des mécanismes de triples, voire quadruples comptages en fonction de la matière première utilisée pourraient voir le jour. « Nous militons pour une simplification de ces facteurs multiplicateurs et la meilleure lisibilité possible », ajoute Pascal Barthélemy.
Quoi qu'il en soit, la France est engagée dans une transition vers la G2. Pascal Barthélemy vient de se voir confier un rôle de chef d'orchestre pour la chimie verte et les biocarburants dans le cadre des 34 plans de reconquête industrielle, lancés par le gouvernement. L'enjeu est d'évoluer vers l'usage de procédés plus efficaces qui consomment moins d'énergie et génèrent moins de déchets, mais également vers une économie du carbone renouvelable à travers le développement de la chimie du végétal et des biocarburants. « S'il s'agit bien d'un nouveau programme d'investissements d'avenir dont l'objectif premier est de participer à la réindustrialisation de la France, pour autant sa mise en œuvre ne reposera nécessairement sur le lancement d'appels à projets tels que pratiqués jusqu'à présent. L'objectif de ces plans est d'organiser des filières industrielles et d'identifier des facteurs qui pourraient limiter leur émergence, qu'ils soient d'ordre réglementaire, fiscal, organisationnel ou d'investissement », justifie Pascal Barthélemy. Ce plan doit notamment permettre de renforcer la filière chimie et d'industrialiser les biocarburants de deuxième génération. Ensuite, sera évalué l'intrêt d'investir dans la troisième génération (ressources algues) dont les verrous techniques et économiques sont encore très nombreux.
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