La France redresse sa compétitivité
La part de marché des exportations françaises reste stable en 2013, pour la troisième année consécutive.
Ce n’est pas encore le grand soir mais la glissade qui semblait inexorable est enfin arrivée à son point bas. La part de marché des exportations françaises comparée à celle de la zone euro est entrée en 2013 dans sa troisième année de stabilisation après un peu plus d’une décennie de baisse. A 17 % en 1999, elle s’est établie à 12,9 % en 2011, puis à 12,8 % en 2012 et est évaluée également à 12,8 % en 2013 par l’institut économique COE-Rexecode qui présentait ce matin son rapport 2013 sur la compétitivité française.
Dans le détail, les situations peuvent être hétérogènes. La France recule sur certains secteurs et plusieurs destinations. Si la pharmacie et les produits médicinaux, les biens d’équipements progressent, l’automobile et les produits chimiques continuent de perdre du terrain. Côté destination, la part des produits français s’accroît dans la zone euro, l’Amérique Latine et les pays d’Erope centrale et orientale (PECO). En revanche, elle s’érode en Afrique, au Proche et Moyen-Orient et en Asie émergente.
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Pour Michel Didier, président de COE-Rexecode, la stabilisation de la position française est due à "l ‘absorption progressive de la hausse des coûts salariaux liés aux 35 heures et aux premiers résultats de la politique industrielle mise en œuvre, comme par exemple le crédit impôt recherche, les pôles de compétitivité ou la montée en puissance du statut de la jeune entreprise innovante (JEI)… ".
La marge de l’industrie se redresse
L’institut économique patronal note aussi que le taux de marge de l’industrie s’est redressé au cours des derniers trimestres. L’excédent brut d’exploitation (y compris les impôts liés à la production net de subventions) progresserait de 20 % sur un an. Il reste toutefois encore inférieur de plus de 27 % à son niveau de 2000. L’écart se réduit très légèrement avec l’Allemagne qui, voit, elle, son taux de marge s’éroder légèrement.
Le décalage entre la France et l’Allemagne s’opère aussi sur les coûts salariaux. Le coût de l’heure de travail a progressé de seulement 0,4 % chez nous en 2013 (effet crédit impôt compétitivité inclus) contre 1,6 % outre-Rhin. Il s’est établi au deuxième trimestre 2013 à 35,4 euros pour la France contre 32,7 euros en Allemagne tous secteurs confondus. En revanche pour la seule industrie manufacturière il est à 37,2 euros en Allemagne contre 37,1 euros en France. Aujourd’hui la menace sur la compétitivité française vient plutôt de l’Espagne qui a franchement baissé ses coûts salariaux."Les arbitrages dans les groupes automobiles se sont souvent faits au profit de site espagnols cette année", constate Denis Ferrand, directeur général de COE-Rexecode.
Anne-Sophie Bellaiche
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