Bruno Le Maire envisage une baisse des impôts sur les entreprises de 10 à 15 milliards d'euros
La France peut se permettre entre 10 et 15 milliards d'euros de baisses d'impôts supplémentaires sur les entreprises sans mettre en danger sa stratégie de redressement des finances publiques, a déclaré mardi 15 février le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire.
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Mis à jour
16 février 2022
Lors d'un débat organisé mardi 15 février par le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), FranceInvest et CroissancePlus, le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire a rappelé la politique gouvernementale en matière d'impôts de production. Depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron en 2017, l'Etat a baissé les impôts sur les entreprises de 26 milliards d'euros, dont 10 milliards de taxes liées au chiffre d'affaires ou au nombre de salariés, que les sociétés dégagent ou non un bénéfice.
Ces impôts de production restent néanmoins nettement plus élevés que dans la plupart des autres pays européens, et Bruno Le Maire a plusieurs fois plaidé pour une nouvelle réduction de ces charges afin de rendre les sociétés françaises plus compétitives. « Nous pouvons aller plus loin dans les baisses d'impôts mais dans un quantum que j'ai évalué de 10-15 milliards d'euros », a assuré le ministre. Une telle fourchette serait « raisonnable » si la France veut tenir son calendrier de redressement des finances publiques et ramener le déficit public sous le seuil de 3% du produit intérieur brut en 2027, contre un déficit 2022 estimé à 5%.
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Suppression de la C3S
Dans une étude mardi, l'institut d'études économiques Rexecode estime que la France devrait réduire ses impôts de production de 30 milliards d'euros pour ne serait-ce que revenir dans la moyenne de l'Union européenne. Le Medef et France Industrie, qui représente 29 filières du secteur, réclament quant à eux une baisse de 35 milliards d'euros d’impôts de production aux candidats, évoquant à la fois les enjeux de compétitivité et les défis liés à la transition écologique.
Le ministre a également indiqué qu'il était prêt à réfléchir à une exonération de charges pour les salaires au-dessus de 2,5 Smic. « On ne peut d'un côté dire 'nous voulons continuer à réindustrialiser' et de l'autre dire que les salaires les plus pénalisés par les cotisations patronales seront les plus qualifiés, c'est-à-dire les salaires industriels », a-t-il expliqué.
Mais Bruno Le Maire n'est pas le seul à vouloir une nouvelle baisse des impôts de production. Plusieurs candidats à l'élection présidentielle, surtout à droite de l'échiquier politique, en ont fait l'un des points clés de leur campagne. Valérie Pécresse et Eric Zemmour ont notamment affirmé qu'ils souhaitaient supprimer la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), qui représente un peu moins de 4 milliards d’euros. Aujourd'hui, elle ne concerne plus que les entreprises qui génèrent plus de 19 millions d’euros de chiffre d’affaires mais reste considérée par les économistes comme « l’impôt le plus nocif » car elle inciterait selon eux les entreprises à s’approvisionner à l’étranger.
Avec Reuters (Leigh Thomas; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet)
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