La France a assez d’électricité jusqu’en 2016… et après ?
Notre pays passera sans problème un hiver doux. En cas de grand froid, l'Hexagone devra se reposer sur la capacité d’exportation de ses voisins. En revanche, après 2016, la France pourrait faire face à des pénuries d’électricité.
Ce jeudi 7 novembre, comme de tradition, RTE, la filiale d’EDF en charge du transport d’électricité, donne sa prédiction de ce que devrait être la "santé du réseau électrique" en France pour l’hiver 2013-2014. Cette saison encore, le gestionnaire de réseau considère que la France passera l’hiver sans déraper. Dans le cas de températures normales et régulières, la France sera même en situation d’exporter de l’électricité grâce à une disponibilité de production en hausse de 1 300 MW, principalement grâce au nucléaire.
En revanche, si les températures étaient de plusieurs degrés inférieures aux normales saisonnières (de 6 à 8°C), la demande d’électricité s’envolerait. Sous l’effet du chauffage électrique largement utilisé dans l’Hexagone, chaque degré en moins appelle une puissance supplémentaire de 2 300MW, soit plus de deux tranches nucléaires. Dans ce cas, la France devrait faire appel à des importations de ses voisins pour des puissances de 1 000 à 3 600 MW. Un besoin que les capacités d’interconnexions à nos frontières pourraient supporter.
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En revanche, RTE s’interroge sur le plus long terme. Faisant écho à des avertissements lancés récemment par de grands énergéticiens européens, Dominique Maillard, prédisent de RTE, anticipe une dégradation à partir de 2016. La fermeture ou la mise sous cocon de nombreuses unités de production thermiques en France et en Europe à cause de leur perte de rentabilité, mettrait le pays sous tension. Concrètement, "une vague de froid comparable à février 2012 entrainerait une défaillance en 2016", explique-t-il. Pour mémoire, le 8 février 2012, la France avait mesuré son record historique avec un pic à 102 100 MW.
Ludovic Dupin
Un manque de gaz naturel
Si l’électricité suffira, en revanche le gaz pourrait manquer en cas de vague de froid dès cette année. "En l'état, la combinaison des stratégies d'approvisionnement des fournisseurs sur le marché français pour l'hiver conduit à un niveau de remplissage des stockages clairement insuffisant pour être compensé en totalité par les autres points d'entrée en cas de pointe de froid", a expliqué Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. En cas de pénurie, le déficit de stockage sera difficile à compenser par des importations de gaz naturel liquéfié, GNL et par bateau.
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