La Fondation Louis Vuitton, de l’art… et de la technique
Un ouvrage d’art s’est posé dans le bois de Boulogne à Paris. Le génie de l’architecte américain, Franck Gehry a été soutenu par les performances de l’ingénierie français.
La Fondation Louis Vuitton a ouvert ses portes au public le 27 octobre dernier. Ce musée privé dédié à l’art contemporain créé par le milliardaire Bernard Arnault s’est posé comme une immense nef dans le bois de Boulogne. Le premier choc esthétique réside dans le bâtiment. La légèreté de son allure est à l’inverse de la complexité technologique qu’il a fallu mettre en œuvre pour l’édifier.
Posé sur un bassin, le bâtiment présente autant de formes que les différents points de vue que l’on pose sur lui. Il est couvert de 12 voiles de verre d’une teinte légèrement laiteuse. Ses multiples terrasses ouvrent sur le bois ou sur le jardin d’acclimatation avec à l’horizon les gratte-ciel de la Défense. Au sommet, la tour Eiffel n’est pas la perspective principale, elle se devine.
Réinvention
Pourtant dès ses premières rencontres avec Bernard Arnaud, l’ architecte Franck Gehry évoquait sa fascination pour "l’architecture de fer et de verre du siècle de la révolution industrielle". C’est effectivement une réinvention moderne de cette époque qui se lit à la fondation Vuitton. Franck Gerhy parle d’un "iceberg entouré de voiles". La conception du bâtiment a nécessité plus de 1,5 million d’heures d’études. Si l’architecte est américain, la conception et la construction du bâtiment s’appuie très largement sur les prouesses d’industriels français.
Des industriels français à la manœuvre
Pour l’ingénierie tous les partenaires ont travaillé sur un logiciel 3D, Digital Project de Gerhy technologies développé à partir de Catia, le célèbre outil de modélisation de Dassault systèmes. Pour permettre aux cinq bureaux d’études de communiquer avec le constructeur, Vinci a créé "une plate-forme structurelle collaborative". Le bâtiment est recouvert de plaques de Ductal (un béton fibré ultra haute performance) créé par Lafarge. Ce matériau très technique a déjà été utilisé par exemple pour le Mucem, le nouveau musée de Marseille.
Les ingénieurs de Lafarge ont adapté les processus industriels pour gérer la complexité des assemblages avec des moulages sur mesure des 19 000 plaques de Ductal. Les 3 600 panneaux de verre des voiles ont été fabriqués par Saint Gobain qui a créé un four spécifique pour répondre aux exigences de courbure et d’élancement. Au plus fort de la construction 800 personnes travaillaient sur le site et presqu’autant à l’extérieur.
Anne-Sophie Bellaiche
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