La filière hydrogène démarre dans le Nord-Pas-de-Calais
DEUX PROJETS S'ATTACHENT à démontrer l'intérêt de l'hydrogène dans les transports, à partir d'une production du gaz par voie éolienne.
H2 Développement est un bureau d'études spécialisé dans la filière hydrogène, adossé au groupe Espace Eolien Développement, qui, avec 170 MW installés, détient 40 % du parc éolien français. La société lilloise a initié deux projets qui proposent l'hydrogène comme substitutif aux carburants fossiles dans le transport. Le premier, Altitude, a démarré mi-2004 (durée : 3 ans) et s'inscrit dans le Predit (Programme de recherche inter-gouvernemental sur les transports). Il s'agit d'alimenter un bus, à Dunkerque, avec de l'« Hythane », un mélange 80/20 de méthane et d'hydrogène. « L'hydrogène a pour effet de réduire de moitié les NOx et d'abaisser le taux d'imbrûlés », indique Philippe Bruyerre, gérant de H2 Développement. Gaz de France est pilote de ce projet, où l'hydrogène sera produit par un électrolyseur de Stuart Energy couplé à une éolienne (il faut 4,5 kWh pour produire 1 m3 de H2). Le bus concerné (IrisBus) transportera le gaz en bouteille à 200 bars.
L'autre projet, « Ultim Car », débute cette année avec l'aide de la Région Nord-Pas-de-Calais et le soutien de l'Université de Valenciennes. Il vise à mettre au point une voiture bi-mode, pouvant basculer de l'essence vers l'hydrogène, fourni par Air Liquide.
La voie gazeuse
Cette idée de brûler l'hydrogène dans un moteur conventionnel, également prônée par BMW, constitue une solution alternative et immédiate, à la voiture électrique propulsée par pile à combustible. Le projet teste une voie gazeuse, contrairement à BMW qui fait usage d'hydrogène liquéfié. Le moteur classique n'est pas remis en cause et subit seulement quelques réglages.
Ces deux initiatives s'attachent par ailleurs à clarifier la partie réglementaire de la filière hydrogène qui, en France du moins, est en friche. Tant en production que dans les phases de remplissage des réservoirs et de circulation routière.