Débâcle historique en Bourse, de Paris à New York
Les Bourses européennes ont vécu le 12 mars l'une des pires séances de leur histoire. La déception qui a accueilli les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) a amplifié la chute provoquée dès l'ouverture par la décision de Donald Trump d'interdire le territoire américain aux ressortissants européens sur fond de pandémie mondiale de coronavirus.
Mis à jour
12 mars 2020
Après le lundi noir, le jeudi noir (foncé). Les Bourses avaient mal commencé la journée du 12 mars, à la suite de l'annonce par Donald Trump que les Etats-Unis fermaient leurs frontières à la majorité des ressortissants européens. Elles l'ont mal finie, les mesures budgétaires annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) ayant déçu.
Panique en Europe
À Paris, le CAC 40 a terminé la séance sur la pire baisse de son histoire, en repli de 12,28 %. A 4044,26 points, l'indice phare français est au plus bas depuis la mi-2016. A Londres, le FTSE 100 a perdu 10,87 % dans sa pire baisse depuis 1987. A Francfort, le Dax a reculé de 12,24 % pour sa pire journée depuis la réunification de l'Allemagne. Depuis le début de l'année, les Bourses européennes ont perdu environ 30%.
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En Europe, la chute n'a épargné aucun secteur: le compartiment automobile a cédé 15,89%, celui de l'assurance 15,11%, celui des matières premières 14,4%. Même le cours du palladium a chuté de 15%, alors que le métal de la catalyse automobile caracolait depuis 2016. La décision de Donald Trump visant les voyageurs en provenance d'Europe aggrave la chute des cours du pétrole, en s'ajoutant à la perspective d'une augmentation de la production de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de la Russie. Le Brent perd 5,81% à 33,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 4,03% à 31,65 dollars. Le secteur du transport aérien et du tourisme a chuté de 13,15%.
L'indice Stoxx des banques de la zone euro affiche quant à lui une baisse de 16,57 % sur la journée. Parmi les mouvements les plus spectaculaires, Natixis a perdu 21,01 %, ABN Amro 21,25 % et Commerzbank 21,21 %. Deutsche Bank (-18,44 %) a inscrit un nouveau plus bas historique à 4,871 euros.
Mesures de soutien décevantes en Europe
La BCE a certes annoncé une nouvelle enveloppe de 120 milliards d'euros allouée à ses achats d'actifs cette année et elle a assoupli les contraintes réglementaires imposées aux banques. Mais elle n'a pas modifié ses taux d'intérêt, contrairement aux attentes. Sa présidente, Christine Lagarde, s'est surtout employée à souligner la responsabilité des gouvernements de la zone euro en matière de relance budgétaire. Mais la baisse était déjà forte avant ces annonces, la décision de Donald Trump de fermer pour 30 jours les frontières des Etats-Unis aux voyageurs en provenance des 26 pays de l'espace Schengen pour lutter contre la propagation de l'épidémie ayant ravivé la peur d'une quasi-paralysie de l'économie mondiale.
Inquiétude à Wall Street
La Bourse de New-York s'apprête à finir en nette baisse elle aussi, malgré l'annonce par la Réserve fédérale de New York de nouvelles opérations de refinancement destinées aux banques et d'achats de bons du Trésor.
Avec Reuters (Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)
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