La croissance des entreprises françaises devra passer par l'Afrique

Quelque 600 participants, dont 500 représentants d'entreprises africaines et françaises, sont attendus ce 4 décembre à Paris pour une conférence consacrée au "nouveau modèle de partenariat économique" avant l'ouverture, le 6 décembre, du Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique.

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La croissance des entreprises françaises devra passer par l'Afrique

En organisant un forum économique sur le thème "Afrique-France : pour un nouveau modèle économique" ce 4 décembre, Paris espère donner un nouvel élan à sa coopération économique avec l'Afrique. Une forte concurrence de nouveaux acteurs a réduit de moitié en dix ans la part de marché de la France au sud du Sahara.

La France "a perdu du temps dans une réflexion stérile sur l'Afrique, à se demander comment se positionner face à ce continent qu'elle a si longtemps vu, d'abord et avant tout, comme une chasse-gardée, ou au mieux comme un démultiplicateur d'influence", a estimé le ministre de l'Economie Pierre Moscovici dans son discours d'ouverture à Bercy.

"La France a, inexorablement, perdu du terrain. Le fil de son dialogue, de ses relations avec le continent africain, s'est distendu, sa voix s'est assourdie", a-t-il ajouté, plaidant pour une nouvelle relation équilibrée.

Une thèse défendue par l'ancien chef de la diplomatie Hubert Védrine, dont le rapport sur la nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France doit être dévoilé lors de cette conférence organisée par le ministère de l'Economie et le Medef.

L'enjeu est de taille: la France, qui reste le premier investisseur en Afrique hors hydrocarbures, doit faire face à la concurrence chinoise et à celle de nouveaux acteurs comme le Brésil, les pays du Golfe, la Turquie ou encore la Malaisie.

Entre 2000 et 2011, la part de marché de la France au sud du Sahara a décliné de 10,1% à 4,7%.

SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS

En l'espace de vingt ans, la part de marché de la Chine sur le continent africain est passée de moins de 2% (1990) à plus de 16% (2011). Et l'Afrique, dont le taux de croissance devrait atteindre 5,6% en 2013 et 6,1% en 2014, attire les convoitises.

"Il n'y a pas de territoire conquis, nous avons des moyens limités par rapport à la Chine mais des atouts considérables", souligne Philippe Gautier, directeur du Medef international.

Il met notamment en avant le savoir-faire des entreprises françaises en matière d'infrastructures.

"La France a des intérêts en Afrique et elle n'a pas à s'en cacher", souligne une source gouvernementale française. "Il y a des entreprises qui souhaitent commercer, investir, échanger avec les différents pays et populations d'Afrique".

Signe de l'intérêt porté à l'ensemble du continent africain et non plus seulement aux zones francophones, Laurent Fabius s'est rendu dans des régions situées hors de la sphère d'influence historique de la France, comme l'Ethiopie, l'Angola ou l'Afrique du Sud.

"Ces pays n'aiment pas qu'on les prenne pour des républiques bananières, ce sont des pays avec de vrais moyens, de l'argent et une croissance supérieure à 5 ou 6%", indique une source diplomatique française en charge de l'Afrique.

"L'objectif est de faire plus, l'Afrique ce n'est pas juste une question d'enfants qui pleurent et qui souffrent ou une question de crises, cela pourrait être une solution majeure à nos difficultés économiques."

200 000 EMPLOIS À GAGNER EN FRANCE ?

A Bercy, on indique que la France pourrait gagner au moins 200 000 emplois dans les cinq prochaines années si elle doublait le montant de ses exportations vers l'Afrique.

"Quand on dit que l'Afrique est un investissement risqué, on dit que ce qui est risqué aujourd'hui, c'est plutôt de ne pas y aller", souligne Philippe Gautier.

Car malgré la concurrence grandissante, la France conserve des prés carrés en zone franc, note Arnaud Louis, directeur associé chez Fitch Ratings.

"Au Congo, Total est encore la compagnie qui a la position dominante la plus affirmée, ils ont 60% du marché, là c'est eux qui investissent pour relancer la production", a-t-il dit lors d'une conférence le 3 décembre.

Si la place qui était avant assurée pour les investisseurs traditionnels se réduit, "je pense que la place des investisseurs français est encore importante" en zone franc, a-t-il ajouté. "Il y a des affinités culturelles, et disons traditionnelles qui jouent beaucoup. Surtout dans des pays où le climat des affaires est si compliqué, la proximité culturelle va jouer d'autant plus."

(avec Reuters)

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