La crise est finie !
Les indicateurs repassent au vert et la sortie de crise se profile. Cette assertion, c’est le directeur génral de la Coface qui l’a émise lors d’une conférence organisée par Xerfi sur le thème de la finance face à l'emploi. Pour Jérôme Cazes, cette crise finissante, c’est celle du crédit avec un retour des encours à un niveau quasi normal. Mieux, les défaillances d’entreprises, surtout les PME et ETI, se stabilisent depuis quelques mois et sont même en baisse selon les chiffres qui seront publiés demain par l’assureur-crédit. Toutefois, « nous ne sommes pas encore revenus au niveau d’avant la crise », prévient Jérôme Cazes qui tempère : « cette stabilisation de la situation des entreprises est un signal positif pour l’économie.
Ce repli couplé à d’autres indicateurs conjoncturels corrobore une reprise plus globale de l’économie, prélude à un assainissement de l’économie. Faut-il s’en réjouir pour autant ? Oui, mais pas en Europe et pas longtemps, prévient Jérôme Cazes. Selon les mesures réalisées, alors que le reste du monde est revenu à ses niveaux d’activité avant 2008, il faudra à l’Europe quatre ans pour atteindre ses niveaux d’avant crise.
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Réguler avant qu’il ne soit trop tard
Pire, l’embellie peut potentiellement être de courte durée si rien n’est fait, car selon le patron de la Coface, les cycles de crise se raccourcissent. Alors qu’une crise intervient en moyenne tous les sept ans, celle de 2008 est intervenue 5 ans après l’éclatement de la bulle Internet (2001-2003) et la prochaine pourrait intervenir d’ici à 3 ans. Une d’autant plus mauvaise nouvelle que chaque crise augmente la déperdition de croissance : 3% de PIB mondial perdu dans une crise habituelle, 6% pour celle de 2008 et éventuellement 8% pour la prochaine.
Pour éviter cette redite, l’enjeu est bien d’éradiquer les racines du mal : la spéculation et ses véhicules privilégiés, les banques d’affaires, ces passagers clandestins des banques de crédit. La spéculation : « un poison, car elle détruit la confiance dans le marché.» La régulation comme anti-poison ? Oui, mais à condition « d’éviter les « mesures globales, simplistes et populistes », à l’image de la taxation des banques, pénalisant autant les banques d’affaires que les banques de dépôt et de crédit par exemple…
En tout état de cause, si rien n’est fait pour assainir la situation, l’Europe sera en première ligne pour absorber la prochaine crise et, dans ce cas, prophétise Jérôme Cazes, « L’Europe c’est le Bengladesh face au réchauffement climatique, la prochaine crise submergera ses entreprises ! ».