La course contre la montre de SITL
Comité d’entreprise crucial pour SITL, au bord du dépôt de bilan. Le fournisseur de lave-linge de Fagor-Brandt est à la recherche de partenaires financiers et de 20 millions d’euros pour sauvegarder les 409 emplois de Lyon (Rhône).
Pierre Millet a attendu tout le week-end la réponse du ministère du Redressement productif par rapport au plan qu’il a présenté pour sauvegarder les activités et les emplois de SITL, né de la reprise du site lyonnais de Fagor-Brandt, qui détient encore 10 % du capital de la société lyonnaise. Une réponse qu’il devrait communiquer au comité d’entreprise réuni le 2 décembre au matin.
Démarrage d’une nouvelle activité
"Quelque part, il serait étonnant qu’il y ait deux poids, deux mesures, que Fagor-Brandt bénéficie d’un certain nombre d’aides et qu’il en aille autrement pour SITL", estime le président de SITL dont 376 salariés sont en chômage technique depuis le 24 octobre. Le plan qu’il a présenté au préfet de région et au ministère du Redressement productif s’appuie sur le démarrage d’une nouvelle activité, qu’il ne veut pas dévoiler publiquement pour l’instant.
La réindustrialisation de l’ancien site de CIAPEM a porté jusqu’à présent sur la production de filtres d’assainissement, de véhicules utilitaires électriques, de vélos et scooters électriques, la fabrication de lave-linge à chargement par le dessus pour le compte de Fagor-Brandt assurant du travail aux deux tiers des 409 salariés de SITL. En vertu d’un contrat signé avec le groupe électroménager espagnol, celui-ci devait encore lui verser 4 millions d’euros d’ici la fin 2013, 35 millions d’ici la mi-2015.
800 véhicules électriques devraient être vendus d’ici fin 2014
Même si ses résultats restent encore modestes, Pierre Millet défend la stratégie suivie. Après une première année de conception de nouveaux produits et une deuxième consacrée à l’industrialisation, SITL est entré dans une phase de commercialisation. Elle projette notamment de vendre 800 véhicules électriques d’ici fin 2014, nettement plus que les 60 écoulés jusqu’à présent, et vient de répondre à un appel d’offres pour la fourniture de 70 filtres aux Emirats-Arabes-Unis. Mais ces activités nouvelles ne représentent que 5 % de son chiffre d’affaires, de l’ordre de 40 millions au 30 juin 2013, contre 47,3 millions un an plus tôt. Dans ces conditions, Pierre Millet recherche de nouveaux partenaires financiers, publics ou privés, et chiffre à 20 millions d’euros le besoin en financement de son entreprise pendant deux ans.
"La faillite de Fagor entraine SITL dans le gouffre"
Fort du constat que "M. Millet n’a pas de partenaires industriels, ni bancaires" et que les nouveaux produits (de SITL) "se vendent très peu", les organisations syndicales réclament la mobilisation des pouvoirs publics pour convaincre l’administratrice de Fagor-Brandt de redémarrer la fabrication de lave-linge à Lyon. Ils souhaitent également que le Comité interministériel aux restructurations industrielles (Ciri) nomme un expert auprès de M. Milet pour l’aider à rechercher des partenaires financiers et à débloquer des commandes publiques de véhicules électriques. Sinon ils craignent que "la faillite de Fagor entraine SITL dans le gouffre".
Vincent Charbonnier
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