La COP21 met sur orbite les satellites capables de tracer les gaz à effet de serre
Au Bourget, le CNES et son homologue allemand ont confirmé leur volonté de mettre sur orbite en 2020 le satellite Merlin qui mesurera la concentration du méthane dans l'atmosphère. La France vient officialiser le lancement du projet MicroCarb de mesure du CO2 atmosphérique.
Mis à jour
09 décembre 2015
Une vue d'artiste du satellite Merlin - CNES
Les agences spatiales ont eu leur quart d'heure de gloire à la COP21. Le CNES et son homologue allemand, le DLR, ont confirmé leur volonté de lancer en 2020 le futur satellite Merlin pour étudier la concentration du méthane dans l'atmosphère. Le méthane est le deuxième gaz a effet de serre après le dioxyde de carbone, contribuant au réchauffement climatique. Selon le CNES, une tonne de méthane a autant d'effet que 25 tonnes de CO2 sur une échelle de temps de cent ans. Merlin permettra de quantifier et de localiser les sources d'émission et leur variations. De quoi responsabiliser les pays et de verifier leurs engagements de réduction d'émissions des gaz à effet de serre !
Ce type de satellite marque une rupture avec les satellites classiques du suivi climatique. Les satellites actuels, qu'ils soient météorologiques ou d'altimétrie, donnent effet des mesures d'élévation de la température ou d'élévation du niveau des océans à l'échelle globale de l'atmosphère ou de la planète. Merlin prendra des mesures au niveau local. "Merlin représente une nouvelle génération de satellite destiné à mieux suivre l'évolution climat. On passe d'une observation globale du climat à une observation à l'échelle régionale. Ces performances sont essentiellement dues au progrès des instruments optiques embarqués", explique Jean-Yves Legall, président du CNES.
175 MILLIONS D'euros de budget
Le satellite Merlin va embarquer un LIDAR, un équipement capable d'effectuer des tirs laser vers la surface terrestre. Il en analysera le signal réfléchi afin de déduire la quantité de méthane présente dans la colonne d’atmosphère sondée. L'Allemagne sera chargée de concevoir le LIDAR tandis que la France aura la responsabilité de l'assemblage du satellite ainsi que la réalisation et l'exploitation de l'infrastructure terrestre qui permettra de recueillir les données. Le satellite sera produit par Airbus Defense & Space. Le projet franco-allemand bénéficie d'un financement de 175 millions d'euros.
Dans les allées de la COP21, un satellite de suivi climatique peut en cacher un autre. Ainsi, Ségolène Royal a également annoncé la fin de la conférence le lancement définitif du projet de satellite MicroCarb. Lancé en 2020, il aura pour but de cartographier les sources et puits du principal gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, là également avec une précision régionale.Il s'agit là d'un projet franco-français piloté par le CNES mais qui aurait vocation à prendre une dimension européenne. Un appel d'offres doit encore être lancé pour désigner le maître d'oeuvre industriel. Le projet MicroCarb devrait bénéficier d'une enveloppe un peu moindre que celle du satellite Merlin.
Hassan Meddah
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