La consommation premier soutien de la croissance britannique
LONDRES (Reuters) - La croissance de l'économie britannique s'est légèrement accélérée au troisième trimestre, à 0,8% par rapport au deuxième, une performance sans précédent depuis plus de trois ans due avant tout à la consommation des ménages alors que l'investissement des entreprises reste à la peine.
L'Office national des statistiques a confirmé mercredi sa première estimation du produit intérieur brut (PIB), qui affiche en rythme annuel une hausse de 1,5%.
L'investissement des entreprises a progressé de 1,4% d'un trimestre sur l'autre après une chute de près de 3% sur avril-juin, mais il reste sous sa moyenne de long terme.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a déclaré récemment que l'investissement des entreprises était un facteur clé de la consolidation de la reprise économique britannique.
La production industrielle a augmenté de 0,6% au troisième trimestre et l'activité du secteur de la construction de 1,7%, contre +2,5% estimé initialement.
Le secteur des services, le plus important au Royaume-Uni, affiche quant à lui une croissance de 0,7% par rapport au deuxième trimestre.
Quant à la consommation des ménages, qui représente près des deux tiers de l'activité économique globale, elle a augmenté de 0,8%, sa plus forte hausse depuis le deuxième trimestre 2010.
Les chiffres du PIB confirment que la Grande-Bretagne, après avoir longtemps figuré dans le peloton de queue des grands pays industrialisés, dispose désormais de l'une des économies les plus dynamiques avec un taux de croissance annualisé de plus de 3%.
Lors de son discours semestriel sur le budget le 5 décembre, le ministre des Finances George Osborne devrait réviser à la hausse les prévisions officielles de croissance et à la baisse le programme d'émissions du Trésor.
Les économistes jugent toutefois peu probable une accélération supplémentaire de la croissance, notant que les salaires progressent moins que les prix, que le gouvernement envisage de nouvelles mesures d'austérité et que les principaux partenaires commerciaux de la Grande-Bretagne peinent à s'extraire définitivement de la récession.
Le déficit commercial a amputé la croissance de 0,9 point de pourcentage sur juillet-septembre.
Le PIB britannique reste inférieur de 2,5% à son niveau du début 2008, avant la crise financière et économique.
William Schomberg et David Milliken,; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison