"La condamnation de Monsanto est une surprise", affirme Scott Partridge, le vice président du géant de l'agrochimie
Ce vendredi 10 août, la cour supérieure de l'Etat de Californie a condamné Monsanto à 289 millions de dollars d'amende. Le juré a estimé que le géant de l'agrochimie et son produit phare, le Roundup, était en partie responsable du cancer de Daywne Johnson, un jardinier qui utilisait le pesticide plusieurs dizaines de fois par an. Dans une interview à l'Usine Nouvelle, le vice-président de Monsanto revient sur le verdict. Pour lui, la décision de la justice est une surprise, qui ne se base sur aucun élément scientifique.
L'Usine Nouvelle - Comment avez-vous reçu la nouvelle de la condamnation de Monsanto ?
Scott Partridge - Le Roundup est un produit utilisé depuis plus de 40 ans et jusqu’alors aucun problème n’avait été détecté. Par ailleurs, comme nous l’avons présenté lors du procès, il y a plus de 800 études qui ont été menées sur la question de la dangerosité du glyphosate et toutes confirment l’absence de risque de l’utilisation du produit.
Tous les organes régulateurs, que ce soit aux Etats Unis, en Europe ou en Asie confirment ces analyses et homologuent le produit. Il n’y a aucune étude légitime qui mette en évidence le lien entre le cancer et l’utilisation du glyphosate.
VOS INDICES
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Le verdict de la cour supérieure de l'Etat de Californie ne change en rien ces résultats. Basé sur l'ensemble de ces éléments, la condamnation est, pour Monsanto, une surprise.
Quelles sont vos attentes concernant l’appel ?
Ce procès n’est qu’une première étape. Nous allons continuer à défendre le glyphosate car nous sommes convaincus de l'inoffensivité de ce produit. C’est pour cela que nous allons faire appel de la décision.
La cour d’appel va reprendre l’ensemble des éléments qui ont été présentés lors de la première instance. En marge de la décision du jury, le juge lui-même a déclaré que les éléments présentés par le plaignant étaient minces, nous espérons donc que le droit s’applique et que la condamnation soit levée.
On parle de plus de 5000 plaintes en attente, confirmez-vous l’information ? Craignez vous que l’affaire Johnson ne fasse jurisprudence ?
Oui, effectivement, il y a quelques 5 000 plaintes en attente. Nous allons répondre à chacune de ces plaintes comme nous venons de la faire pour l’affaire de Dewayne Johnson.
En ce qui concerne la jurisprudence, la décision de la cour supérieure californienne n'est qu’une première étape. Pour le moment, la le verdict n’est pas définitif. Monsanto fait confiance à la justice américaine pour faire la part des choses, rendre justice à la science et éviter que le cas Johnson ne serve de référence aux futurs procès.
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