La concurrence mondiale s'intensifie sur la volaille
Incontournable sur le marché de la viande, la volaille est touchée par une croissance des volumes plus faible que celle de la demande. Pour y remédier, différentes stratégies sont mises en œuvre par les industriels.
Le repli du marché chinois de la volaille, sous l’effet de scandales sanitaires, le passage de la Russie d’importateur à exportateur net, et les difficultés rencontrées par les plus gros exportateurs de volaille (-11% entre 2011 et 2017 pour le Brésil, -17% pour les Etats-Unis, -40% pour l’Argentine) bousculent les acteurs du secteur. "Le commerce mondial est de plus en plus mis à l'épreuve par les menaces permanentes d'influenza aviaire, le protectionnisme, l’évolution des normes sur les marchés d’importation, ainsi que les problèmes d’approvisionnement local dans les pays en développement", observe la banque néerlandaise Rabobank.
Depuis 2011, en volume, le commerce mondial de volaille n’a augmenté que de 9%, pour atteindre 12,9 millions de tonnes (Mt). Un chiffre bien inférieur à la croissance de la demande mondiale de volaille (+ 13% entre 2011 et 2017). La volaille représente toutefois 41% des échanges mondiaux de viande, ce qui en fait la plus échangée de cette catégorie.
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Pour résister, à chacun sa stratégie. Même s’il est en difficulté à l’export, le Brésil a choisi de se renforcer sur le poulet entier, avec 65% du marché mondial (hors commerce Chine-Hong Kong), leader loin devant l’Union européenne et la Turquie. Le pays bénéficie de sa compétitivité-prix dans la chaîne de production. "Le Brésil restera le leader mais la concurrence s’intensifiera. La Turquie maintiendra son rôle régional dans approvisionnant les marchés voisins du Moyen-Orient", prévoit Rabobank. Sur le marché du poulet transformé, la Thaïlande et la Chine bénéficient d’une main d’œuvre qualifiée et à faible coût. L’Union européenne, elle, est fortement consommatrice de découpes de viande blanche.
A terme, Rabobank suggère aux industriels de mettre l’accent sur la croissance des marchés locaux. En France, le groupe LDC, leader de la volaille, va ainsi renforcer son outil industriel et essayer d’accroître sa part de marché dans la restauration hors-domicile. Il est également recommandé d’investir sur de nouveaux marchés d’exportation, et d’insister sur la fiabilité de l’alimentation animale. Les derniers chiffres prouvent qu’il n’y a pas de fatalité : en 2017, pour la deuxième année consécutive, la volaille a été la viande la plus consommée dans le monde. En France, la consommation a progressé de 2% en un an.
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