La Commission européenne veut bloquer la fusion Alstom-Siemens? Bruno Le Maire s'y oppose
Le ministre français de l'Economie et des Finances a annoncé dans un entretien au Journal du Dimanche qu'il défendrait lundi 21 janvier le rapprochement entre le français Alstom et l'allemand Siemens devant la commissaire européenne à la Concurrence. Cette dernière entendrait bloquer ce projet censé créer un champion franco-allemand du ferroviaire, selon des sources proches du dossier.
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Mis à jour
21 janvier 2019
Selon des sources proches du dossier, la Commission européenne pourrait bloquer le projet de fusion Alstom-Siemens, jugeant insuffisantes les propositions des deux groupes pour assurer le maintien d'une concurrence satisfaisante. Ce veto serait motivé par le refus de l'allemand Siemens de proposer des concessions supplémentaires concernant sa technologie de train à grande vitesse. Les remèdes proposés par les deux groupes pour répondre aux inquiétudes de la Commission en termes de concurrence ne seraient pas non plus suffisants en matière de signalisation et de matériel roulant.
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Pas de quoi décourager Bruno Le Maire. Le ministre français de l'Economie et des Finances entend défendre le projet de fusion, censée créer un champion franco-allemand du ferroviaire, à l'occasion d'une rencontre avec la commissaire européenne à la Concurrence lundi 21 janvier, précise-t-il dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Les conditions sont remplies pour que cette fusion soit réussie"
"Margrethe Vestager est une commissaire remarquable, qui a apporté la preuve de son courage en imposant des amendes très significatives à de très grandes entreprises comme les géants du digital", déclare Bruno Le Maire à l'hebdomadaire. "Je la verrai à nouveau demain (lundi) matin pour discuter de la politique de concurrence et redire à quel point la France est attachée à cette fusion", ajoute-t-il.
Pour le ministre, "les conditions sont remplies pour que cette fusion soit réussie". Bruno Le Maire dit partager cette vision d'un champion franco-allemand du ferroviaire avec son homologue de Berlin, Peter Altmaier.
"La révolution géopolitique en cours se traduit par l’émergence de champions industriels que personne n’avait vu venir. Dans le ferroviaire, c’est le cas avec le géant chinois CRRC qui dispose d’un marché intérieur gigantesque", souligne-t-il. "Il faut adapter nos règles de la concurrence du XXe siècle à la réalité industrielle du XXIe siècle."
Bruno Le Maire réitère ce qui est la position française dans ce dossier : "Refuser la fusion entre Alstom et Siemens serait une erreur économique et une faute politique." Il estime que cette fusion est non seulement dans l’intérêt de la France et de l’Allemagne mais aussi de l’Europe. "Je veux avoir confiance dans le sens de l’intérêt général européen de la Commission européenne", conclut-il.
La Commission européenne devrait rendre sa décision dès le 6 février alors que la date butoir est fixée au 18 février, a dit l'une des sources.
avec Reuters (Emmanuel Jarry, édité par Danielle Rouquié)
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