La coentreprise AD Biodiesel utilisera les graisses animales
Quatre entreprises se sont rapprochées pour développer une nouvelle génération de biodiesel en France. Touché par le plafonnement des biocarburants de première génération par l'Europe, Sofiprotéol ajoute ainsi une nouvelle corde à son arc dans le biodiesel issus de ressources renouvelables. Avec Electrawinds, Akiolis et Mindest, il vient de créer AD Biodiesel. La coentreprise détenue à 60 % par le groupe français, produira du biodiesel à partir de graisses animales et d'huiles alimentaires usagées. « Avec AD Biodiesel, Sofiprotéol va entrer dans un nouveau type de biodiesel », s'est félicité Michel Boucly, directeur général adjoint de Sofiprotéol en charge de l'Engagement durable, de l'Innovation et de la Stratégie. Avec 80 000 tonnes annuelles de capacités issues de graisses animales, la nouvelle entreprise entend se positionner en tant que leader en France, alors que Michel Boucly estime les capacités totales françaises à 140 000 t/an, suffisamment pour permettre d'atteindre le plafond français d'incorporation de ce type de produit dans les biocarburants (fixé à 0,35 %). En effet, la France compte un autre projet de valorisation de graisses animales en biocarburants au Havre avec la société EcoMotion. Du côté des huiles usagées, « aujourd'hui, la collecte est un peu limitée. Il est possible d'accroître les quantités pour passer de 30 000 t/an à 50 000 t/an voire 60 000 t/an », envisage le dg adjoint de Sofiprotéol.
Pour la production, chaque partenaire interviendra à un maillon de la chaîne. D'abord les sociétés Akiolis et Mindest, détenant chacune 10 % de la coentreprise, collecteront et traiteront les sous-produits animaux. Ces deux sociétés, respectivement française et suisse, sont spécialisées dans la collecte et la mise en place de circuits de valorisation de sous-produits issus de l'agroalimentaire. « Nous aurons deux sources : les animaux trouvés morts dans les fermes et les sous-produits retirés de la chaîne de consommation humaine des abattoirs », indique Bruno Point d'Akiolis. Ces graisses animales seront ensuite raffinées sur le site d'Oostende (Belgique) d'Electrawinds, société belge qui produit de l'électricité verte d'origine éolienne, biomasse et solaire. La société qui détient 20 % d'AD Biodiesel a notamment développé une technologie de raffinage des graisses animales pour la production d'électricité. C'est cette technique qui sera utilisée par AD Biodiesel. Ces graisses seront ensuite envoyées sur le site Sofiprotéol de Venette (à côté de Compiègne, Oise) pour la production de biodiesel. Production qui sera réalisée par l'unité d'estérification actuelle, laquelle sera reconvertie pour accueillir cette nouvelle biomasse. Un investissement de huit millions d'euros permettra cette reconversion avec notamment l'ajout d'une étape de distillation. La reconversion de cette unité intervient alors que Sofiprotéol fait face à une surcapacité de production de biodiesel de première génération. « Les 17 emplois de l'unité qui va être convertie seront conservés pour la future production », a assuré Michel Boucly. La nouvelle unité devrait être opérationnelle en 2015. Néanmoins, la production peut d'ores et déjà débuter, selon le dg adjoint de Sofiprotéol.
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Répartition du capital d'AD Biodiesel.
Source : AD Biodiesel