La coalition italienne s'écharpe sur la future ligne de TGV Lyon-Turin
Désaccord total du côté italien à propos du projet de TGV Lyon-Turin. Le président du Conseil italien Giuseppe Conte et le chef du Mouvement 5 étoiles Luigi Di Maio, ministre du développement économique au gouvernement, ont exprimé leur opposition au chantier. Matteo Salvini, de la Ligue du Nord, également dans la coalition, a déclaré que jamais son parti ne voterait de loi contre l'ouvrage, dont le coût est estimé à 8,6 milliards d'euros et la mise en service prévue en 2030.
Division italienne à propos de la ligne de TGV Lyon-Turin. Jeudi 7 mars au soir, le président du Conseil italien Giuseppe Conte a exprimé ses "forts doutes" et sa "perplexité sur l’opportunité" de l’ouvrage. "Je ne suis vraiment pas convaincu qu'il s'agisse d'un projet dont l'Italie a besoin", a-t-il ajouté durant une conférence de presse.
Ces propos surviennent en réaction à l’incapacité de la coalition gouvernementale de se mettre d’accord sur le sujet. D'un côté, le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio, farouchement opposé au chantier. Pour lui, il s’agit d’un gaspillage d’argent public, et les fonds devraient servir à la modernisation des routes et des tunnels existants. De l'autre, Matteo Salvini, ministre de l'intérieur, vice-président au Conseil, et chef d'un parti d'extrême droite représenté au gouvernement, la Ligue du Nord, qui est favorable au Lyon-Turin.
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Désaccord de la coalition
Luigi Di Maio reproche en outre à son ministre Matteo Salvini de risquer de déstabiliser la coalition, alors que l’unité serait nécessaire à deux mois des élections européennes.
Vendredi 8 mars, dans un entretien à Radio 102.5, Matteo Salvini a déclaré que jamais son parti ne voterait une loi contre le chantier car "une majorité d’Italiens y sont favorables". Il a également rappelé que l’accord signé avec le Mouvement 5 étoiles prévoit une révision de la construction, mais jamais une interruption.
Dans un entretien au "Corriere della Sera" publié le même jour, Armando Siri, secrétaire d’Etat italien aux infrastructures également membre de la Ligue, a estimé que l’arrêt de l’ouvrage "n’aura pas lieu", car il coûterait plus de trois milliards d’euros à l’Italie.
La France convaincue de la pertinence du projet
La France a réagi rapidement aux annonces du président du conseil italien. "La France est convaincue de la pertinence de ce projet majeur pour les échanges" des deux pays, a ainsi déclaré Elisabeth Borne dans un communiqué. Elle renouvelle "son attachement au respect des engagements pris et des délais de réalisation" et souligne que la France "a toujours respecté le souhait du gouvernement italien de conduire une réflexion sur ce projet, et se tient naturellement ouvert à une discussion entre partenaires".
Nous avons pris connaissance des déclarations du Gouvernement italien sur le #LyonTurin. La France est pour sa part convaincue de la pertinence de ce projet majeur pour les échanges entre nos deux pays et pour l’Europe.
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) 7 mars 2019
?? Communiqué : pic.twitter.com/aE1YaMyrXf
La création de cette nouvelle ligne de TGV, qui doit relier Lyon et Turin via un tunnel bitube de 57,5 km (45 km en France et 12,5 km en Italie) et être mise en service en 2030, est un chantier pharaonique. Le coût total du projet, qui peut employer jusqu’à 4 000 salariés en pic d’activité, est estimé à 8,6 milliards d’euros. 40% sont pris en charge par l’Union européenne, 35% par l’Italie, et 25% par la France.
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