Lafarge se retrouve directement touché par l'avancée des forces de l'Etat islamique (EI) en Syrie à travers sa cimenterie de Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep. "Lors de leur avance sur la localité kurde d'Ain al-Arab, près de la frontière avec la Turquie, ils se sont emparés de l'usine Lafarge et l'ont partiellement brûlée", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Plus de 230 employés dans la cimenterie
Interrogé par L'Usine Nouvelle, une porte-parole de Lafarge déclare ne pas avoir d'informations sur une intrusion de l'EI. "A notre connaissance, l'usine n'aurait pas subi de dégât majeur", a toutefois précisé la porte-parole. Le cimentier français n'a plus de personnel sur le site. Cette usine d'une capacité annuelle de 2,6 millions de tonnes employait plus de 230 personnes sur les 250 salariés que compte le français en Syrie. Tout son personnel avait été évacué par Lafarge entre le 18 et le 19 septembre dernier devant l'avancée de l'EI. L'activité y était déjà réduite. Aucun expatrié n'y travaillait, selon la porte-parole.
Trois autres cimenteries en Irak
Lafarge dispose de trois autres cimenteries dans la région, en Irak. Elles sont toutes trois en activité, même si le marché local est ralenti, selon la porte-parole. Deux sont situées au Kurdistan irakien, à 200 kilomètres d'Erbil, à l'abri relatif des combats, tandis que la troisième est au sud de l'Irak, près de Kerbala. "La sécurité de nos collaborateurs est une priorité. Nous surveillons la situation en permanence et adaptons les mesures de sécurité", a déclaré la porte-parole.
Manuel Moragues