Alors qu’elles peuvent présenter des effets indésirables graves, les cigarettes électroniques ne sont pas réglementées comme des médicaments. Les fabricants s’arrangent pour maintenir de faibles quantités de nicotine dans leurs produits.
Aucun fabricant n’ayant déposé de demande d'autorisation de mise sur le marché, les cigarettes électroniques ne sont ni des médicaments, ni des dispositifs médicaux. Leur usage est même déconseillé par l’Agence sanitaire française (ANSM) et leur vente interdite en pharmacie. Pourtant, depuis leur arrivée en France en 2006, elles connaissent un succès croissant : 500 000 personnes en utiliseraient dans l’Hexagone. Mardi 5 février 2013, la ministre de la Santé Marisol Touraine a donc annoncé l’ouverture d’une enquête pour en évaluer les "bénéfices/risques".
Des solvants à la toxicité méconnue
Une mission d'information parlementaire pourrait également se pencher sur leurs risques sanitaires et leur commercialisation, dans l'optique d'une réglementation appropriée pour ces produits. Car "si elles ne contiennent pas de tabac et de goudron, les e-cigarettes comportent tout de même des solvants variés, comme le propylène de glycol", a rappelé hier la sénatrice Chantal Jouanno. Or l’ANSM estimait en 2011 qu’il était "difficile de se prononcer" sur la toxicité de ces solvants, en raison de l'absence de données suffisantes.
Vendues en boutiques spécialisées, bureaux de tabac et sur internet, les cigarettes électroniques présentent à leur extrémité une diode simulant la combustion. Et contiennent une cartouche dont la solution s'échauffe au contact d'une résistance : le "e-liquide" est alors converti en brouillard simulant la fumée du tabac mais contenant moins de substances toxiques qu’elle. Malgré tout, "en partie inhalé plus profondément dans les voies respiratoires, ce brouillard contient de fines gouttelettes de liquides composées d’eau, de propylène glycol ou de glycérol selon les modèles, d’arôme alimentaire plus ou moins dégradés par le chauffage et le plus souvent de nicotine", décrivait début février le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue au CHU Pitié-Salpêtrière, lors du Congrès de Pneumologie de Langue Française.
Plus de nicotine délivré qu’avec une cigarette
Or si les quantités de nicotine sont plus ou moins importantes selon les cigarettes électroniques, elles peuvent néanmoins "conduire à des effets indésirables graves" notamment chez les enfants, en cas d'exposition accidentelle, mettait en garde l’ANSM en 2011. "Quand une cartouche indique 8 mg de nicotine, elle contient réellement cette dose, dont plus de la moitié est délivrée à la bouche lors de l’utilisation, soit un rendement très supérieur aux cigarettes, qui elles, ne délivrent au fumeur le plus souvent que moins de 10% de la nicotine contenue", s’inquiète Bertrand Dautzenberg.
Mais les fabricants veillent au grain et s’arrangent pour maintenir de faibles quantités de nicotine dans leurs produits. Car s’ils dépassaient les 20 mg par millilitre, cela feraient obligatoirement de l’e-cigarette un médicament…
Gaëlle Fleitour
Gaëlle est rédactrice en chef adjointe du site internet de L'Usine Nouvelle, et cheffe du service web, depuis 2018. Elle avait auparavant suivi les industriels de la pharmacie, des dispositifs médicaux, de la cosmétique et de la chimie, puis ceux de l'agroalimentaire et de l'agrochimie comme cheffe de rubrique pour le magazine et le site depuis 2011. Elle exerçait précédemment pour le magazine économique Option Finance, après avoir effectué des piges pour l’Expansion et travaillé aux Echos, au Monde, à La Croix et à Ouest-France. Elle est titulaire d’un master professionnel de journalisme de l’Institut Français de Presse et diplômée de Sciences-Po Rennes (section économie-finances).
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