La CFE-CGC appelle le Premier ministre à relancer la mission Roussely sur le nucléaire
Le syndicat, inquiet sur l’avenir du nucléaire français, veut relancer une grande étude sur l’état de la filière industrielle comme l’avait fait l’ex-président d’EDF François Roussely en 2010.
Le nucléaire sera au cœur des débats de la présidentielle à venir, ce fut déjà le seul sujet énergétique abordé pendant les débat de la primaire de la droite et du centre par les six candidats. La CFE-CGC se mêle au débat en appelant le Premier ministre Manuel Valls à "relancer les travaux du comité stratégique de la filière nucléaire (pour actualiser) des travaux de la mission Roussely".
C’est un sujet chaud que le syndicat veut rouvrir. La mission Roussely avait été lancée en 2009 par Nicolas Sarkozy après l’échec de la filière nucléaire française aux Emirats Arabes Unies pour y bâtir quatre tranches face à un concurrent coréen. L’ancien Président d’EDF François Roussely (1998-2004) avait alors consulté les parties prenantes du secteur pour faire des propositions afin de redonner de la compétitivité à la troisième industrie française.
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Un rapport mal accueilli
Le rapport avait été froidement accueilli à l’époque. D’une part, une partie était restée secrète pour des raisons de secret défense. D’autre part, plusieurs recommandations avaient été mal reçues comme celle de faire d’EDF le chef de la filière française ou le besoin de repenser l’offre nucléaire française. Certains voyaient dans cette dernière proposition la volonté de faire du nucléaire low-cost. Pourtant, 6 ans plus tard, à l’heure où la filière française est en pleine réorganisation, certains pans du rapport Roussely apparaissent prophétiques.
En particulier, dès cet époque, François Roussely appelait à remettre urgemment sur les rails les deux chantiers des EPR de Flamanville (Manche) et de Finlande. Deux constructions toujours inachevées, la première affichant 6 ans de retard vient enfin de reprendre une progression normale. La seconde avec 9 ans de retard reste complexe. Et surtout, la réorganisation de la filière, qui amène EDF à racheter Areva NP, fait de fait de l’électricien le seul patron du nucléaire français.
Préparer Hinkley Point
Le CFE-CGC considère que le même travail doit être mené en amont du lancement du projet de construction de deux EPR en Angleterre à Hinkley Point. Cet investissement de 24 milliards d’euros dont deux tiers à la charge d’EDF, inquiète les partenaires sociaux. "Loin des montages capitalistiques et d’un projet britannique qui ne règlent rien sur le fond, la refondation de la filière doit reposer sur un diagnostic complet, tant industriel, économique, technologique, organisationnel et social" affirme le syndicat dans un communiqué.
La CFE-CGC attend que cette étude réponde à plusieurs questions comme De quel catalogue de réacteurs la France doit-elle se doter pour réussir le renouvellement de son parc nucléaire ? Quelles alliances industrielles la filière doit-elle nouer ? Comment assurer la réussite du grand carénage ?...
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