La centrale nucléaire de Zaporojie touchée par des frappes russes, pas de fuite radioactive détectée
Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 mars, des tirs de chars russes ont causé un incendie au sein de la centrale ukrainienne de Zaporojie, la plus grande centrale nucléaire d'Europe. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les niveaux de radioactivité restent pour l'instant inchangés.
L'Europe a-t-elle failli connaître une nouvelle catastrophe nucléaire ? Située au sud de l'Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporojie (aussi orthographiée Zaporojjia) a été touchée par des tirs de chars russes dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 mars. Les frappes ont mis feu à un bâtiment utilisé pour des formations et à un laboratoire, mais n'auraient pas endommagé d'équipement essentiel, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Après que les services de secours ont accédé au site, éteint l'incendie et constaté que l'attaque n'avait pas fait de victime, cette dernière a confirmé qu'aucune fuite radioactive n'avait été détectée.
Les Russes ont pris le contrôle
« La sécurité nucléaire est maintenant garantie », a assuré sur Facebook Oleksandre Staroukh, le chef de l'administration militaire de la région de Zaporojie. L'organisme de l'Etat ukrainien chargé de l'inspection des sites nucléaires a de son côté indiqué que les forces russes occupaient désormais le territoire de la centrale. Elles contrôlent ainsi les blocs énergétiques et assurent leur exploitation, tandis que le personnel mène des inspections afin de recenser les dégâts.
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« Nous alertons tout le monde sur le fait qu'aucun autre pays hormis la Russie n'a jamais tiré sur des centrales nucléaires, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. C'est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l'histoire de l'humanité. Cet Etat terroriste a maintenant recours à la terreur nucléaire [...] Seule une action européenne immédiate peut stopper les troupes russes. Il faut empêcher que l'Europe ne meure d'un désastre nucléaire ».
Un Conseil de sécurité de l'ONU
Le président ukrainien a également accusé la Russie de vouloir répéter la catastrophe de Tchernobyl, survenue en 1986. Celle-ci est considérée comme la plus grave de l'histoire, mais le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba a d'ores et déjà prévenu que les conséquences seraient « dix fois pires » si la centrale de Zaporojie venait à exploser. Avec ses six réacteurs VVER-1000 de conception soviétique et sa capacité totale de 6 000 mégawatts, il s'agit de la plus grande centrale nucléaire d'Europe. Inauguré en 1985, le site produit à lui seul près de la moitié de l'énergie nucléaire du pays, ce qui lui permet de fournir en électricité environ quatre millions de foyers.
Face à cette attaque, le Premier ministre britannique Boris Johnson a indiqué vouloir tenir une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU « dans les prochaines heures ». « Les actions irresponsables du président Poutine peuvent maintenant menacer directement la sécurité de toute l'Europe », a-t-il regretté dans un communiqué. De son côté, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a « exhorté la Russie à cesser ses activités militaires dans la zone », selon la Maison Blanche. Le président français Emmanuel Macron n'a pas encore officiellement réagi, mais il avait déjà échangé avec son homologue russe par téléphone jeudi 3 mars. Selon lui, « le pire est à venir », car Vladimir Poutine resterait déterminé à « prendre le contrôle » de toute l'Ukraine.
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