La BCE reste confiante dans la croissance, communication inchangée

par Balazs Koranyi et Francesco Canepa
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La BCE reste confiante dans la croissance, communication inchangée
La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas modifié jeudi sa politique monétaire ultra-accommodante et son président a minimisé les inquiétudes sur un essoufflement de la croissance en zone euro, laissant la voie ouverte à un arrêt de sa politique d'achat d'actifs fin 2018. /Phtoo d'archives/REUTERS/Ralph Orlowski

FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas modifié jeudi sa politique monétaire ultra-accommodante et son président a minimisé les inquiétudes sur un essoufflement de la croissance en zone euro, laissant la voie ouverte à un arrêt de sa politique d'achat d'actifs fin 2018.

L'institution avait modifié en mars la "communication avancée" sur l'évolution de sa politique pour tenir compte de la fin d'année 2017 euphorique des économies européennes. Mario Draghi a insisté à nouveau jeudi sur leur vigueur persistante même s'il a reconnu que le rythme de croissance était un peu retombé récemment.

"Globalement, cependant, la croissance devrait rester solide et généralisée", a-t-il dit lors de la conférence de presse qui suit la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE.

"La croissance sous-jacente de l'économie de la zone euro continue d'entretenir notre confiance dans une convergence de l'inflation vers notre objectif d'une inflation proche de mais inférieure à 2% à moyen terme", a-t-il ajouté.

L'euro a gagné 0,3% à 1,2197 dollar au moment où le président de la BCE s'exprimait.

Alors que l'économie de la zone euro a renoué avec la croissance depuis maintenant cinq ans, le grand débat au sein de ses banquiers centraux porte sur le rythme de normalisation de la politique monétaire.

Dans un premier temps, ils doivent se mettre d'accord sur une date d'arrêt des achats d'actifs massifs - 2.550 milliards d'euros au total - qui ont permis de maintenir les coûts de financement de l'économie à des niveaux très bas et de doper la croissance mais sans pour autant porter l'inflation au niveau souhaité.

Le communiqué publié à l'issue de la réunion de jeudi souligne que cette politique se poursuivra jusqu'en septembre à hauteur de 30 milliards d'euros par mois et au-delà même si l'inflation ne suit pas.

Les taux directeurs de la BCE restent à 0,0% pour le refinancement et +0,25% pour la facilité de crédit, le taux de dépôt s'inscrivant toujours en territoire négatif à -0,40%.

Les économistes interrogés par Reuters avant cette réunion anticipaient un arrêt des achats d'actifs fin 2018, précédé d'une réduction de leur montant mensuel, avant une première remontée des taux de la banque au deuxième trimestre 2019.

CONFIANCE INCHANGÉE

Ce scénario pourrait être remis en cause par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, qui inquiètent les acteurs économiques et pourraient avoir des répercussions sur la croissance globale, amenant la BCE à ralentir le processus de normalisation de sa politique monétaire.

Mario Draghi a concédé jeudi que les risques liés à la montée du protectionnisme s'étaient accrus tout en soulignant que la BCE restait confiante dans les résultats de sa politique.

"L'essentiel est (...) une prudence dans l'analyse de ces développements, une prudence tempérée par une confiance inchangée dans la convergence de l'inflation vers notre objectif", a-t-il dit.

Au passage, le président de la BCE a lié le ralentissement de la croissance apparu dans des indicateurs récents à une série d'événements ponctuels, citant la météo défavorable dans certains pays, des grèves et le calendrier des vacances de Pâques.

Pour Marchel Alexandrovich, économiste de la société Jefferies, "le principal enseignement est que rien n'a changé dans la politique de la BCE et qu'elle reste bien partie pour réduire ses achats cette année".

Une des craintes du moment est que le discours protectionniste de l'administration Trump fasse baisser le dollar, ce qui serait paradoxal au moment où la Réserve fédérale est dans un processus de relèvement de ses taux qui doit clairement soutenir le billet vert.

Dans ce contexte, l'impact à la baisse sur les prix des biens importés d'un euro plus fort serait un véritable casse-tête pour la BCE, dont l'objectif d'inflation paraît déjà inatteignable à court terme.

Cet impact est limité pour l'instant, avec une hausse de l'euro face au dollar de 1,5% depuis le début de l'année, et 0,3% seulement sur une base pondérée en fonction des échanges commerciaux.

Mais s'il devait s'accentuer, la BCE ne disposerait plus de beaucoup de marge pour prolonger ses achats d'actifs, ce qui laisse penser qu'elle fera preuve d'une extrême prudence dans la normalisation de sa politique monétaire, au risque d'agir trop peu et trop tard.

(Yann Le Guernigou, Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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