L'usine LFoundry de Rousset en redressement judiciaire
Confrontée à des difficultés depuis plusieurs mois, la fonderie de semi-conducteurs du pôle microélectronique de Rousset (Bouches-du-Rhône) dispose de six mois pour trouver une solution pour pérenniser son activité.
Jean-Yves Guerrini, délégué syndical CFDT de LFoundry à Rousset (Bouches-du-Rhône), s'évertue depuis plusieurs mois à attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation délicate de l'usine de semi-conducteurs acquise par l'allemand LFoundry en 2010 auprès du groupe américain Atmel qui souhaitait s'en désengager.
L'entreprise est désormais en redressement judiciaire avec période d'observation de six mois, suite à la décision du tribunal de commerce de Paris. Un moindre mal pour le syndicaliste qui espère maintenant que toutes les parties pouvant potentiellement intervenir favorablement dans ce dossier parviendront à se mettre autour de la table pour évoquer une solution. L'unité emploie 700 personnes et un plan de réduction de l'effectif dont l'ampleur n'est pas définie est à redouter.
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"Personne dans la filière microélectronique française n'a intérêt à ce que cette usine ferme"
"Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) a le dossier en mains depuis des mois. Nous espérons qu'il va maintenant se positionner clairement, explique-t-il. Personne dans la filière microélectronique française n'a intérêt à ce que cette usine ferme. Nous avons des technologies en cours de développement, des clients en portefeuille et en perspective. Nous réclamons simplement qu'Atmel prolonge de quelques mois son contrat de sous-traitance, le temps pour LFoundry de monter en puissance et d'atteindre un volume de production suffisant à assurer la pérennité de la société"
Depuis la cession, Atmel confiait à son ex-usine en sous-traitance la fabrication de tranches de silicium. Ce contrat prend fin. A ce jour, le groupe n'aurait pris aucun engagement à le prolonger. Le volume de production a chuté et les difficultés financières, déjà réelles, s'alourdissent, motivant le redressement judiciaire. Pour Jean-Yves Guerrini, Atmel doit assumer ses responsabilités, puisqu'il avait choisi LFoundry comme repreneur sous prétexte qu'elle était "une société allemande sérieuse et rigoureuse, sans aucune dette", alors que son manque de viabilité financière a très vite été démontré.
Du côté de la Communauté du Pays d'Aix dont dépend la commune de Rousset, on confirme que le dossier était financièrement fragile dès le départ et on s'étonne aujourd'hui de n'avoir aucune information de l'Etat sur les négociations en cours. Ni le ministère du Redressement productif, ni le Ciri, ni la Préfecture de Région Paca, n'ont répondu, non plus, à nos diverses sollicitations.
Aucune information ne filtre également sur le devenir de la plainte pour délit d'entrave et abus de biens sociaux déposée le 1er février 2012 par le comité d'entreprise qui accuse les actionnaires de LFoundry d'avoir dépouillé l'unité française pour renflouer la société allemande finalement liquidée en octobre 2011. L'enquête se poursuit.
Jean-Christophe Barla
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