L’usine de rails de Hayange passe sereinement de Tata Steel à Greybull
Confirmée le lundi 11 avril 2016, la cession de l’activité "aciers longs" de Tata Steel à Greybull Capital a été accueillie avec sérénité par les 450 salariés de l’usine Tata Steel de Hayange (Moselle). La concrétisation d’une cession pressentie depuis six mois soulage les 450 salariés du site, qui ont obtenu des assurances du nouvel actionnaire.
Le sidérurgiste indien Tata Steel cède au britannique Greybull Capital sa branche "aciers longs". Soit huit unités en Angleterre et en Ecosse et une usine de rails, confortée et performante, en France. "A Hayange (Moselle), Tata Steel a réalisé les investissements qu’il fallait. Il a développé les marchés et laisse un bon carnet de commandes", estime Xavier Lecoq, délégué national CFE-CGC de la sidérurgie.
Le groupe a successivement investi 35 millions d’euros en 2011, puis 12 millions d’euros en 2013, pour doter son usine mosellane d’une ligne de traitement thermique. Le site a ainsi pu se spécialiser dans la production de rails de 108 mètres de long. Tata Steel Hayange, qui avait battu un premier record de production en 2014 avec 330 000 tonnes vendues, l’a dépassé en 2015 avec 343 000 tonnes vendues en France et à l’export.
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Fin 2015, le site a conclu avec la SNCF un contrat représentant 30 à 40 % de sa production sur neuf ans. Ce contrat suppose un investissement annuel de 5 millions d’euros que le nouvel actionnaire a d’ores et déjà confirmé. "Nous avons rencontré les représentants de Greybull en février dernier. Ils nous ont assuré qu’ils maintiendraient le même management et la même politique sociale et salariale", indique Patrick Tintanet, délégué CFE-CGC de l’usine mosellane.
Greybull Capital, spécialiste du "retournement"
Nathaniel et Marc Mehoyas, les deux frères français derrière Greybull Capital, jouissent d'une réputation qui devrait rassurer les salariés d'Hayange. Un observateur du secteur interrogé par Challenge l’affirme: "Ce ne sont pas des rigolos. Ils sont très bien renseignés, ont rencontré un tas d’experts et ont bâti leur business plan avec McKinsey." Ils ont annoncé qu’ils allaient consacrer 400 millions de livres (495 millions d’euros) à un plan d’investissements et de financement de l’entreprise, qui sera relancée sous le nom de British Steel.
Mais leurs opérations n'ont pas toujours été des succès. Leur fonds Greybull est spécialiste du "retournement", raconte le magazine Challenge. Le principe : racheter pas cher des sociétés, les redresser et les revendre quelques années plus tard avec une confortable plus-value. En 2012, ils ont racheté la société Comet – le Darty britannique. Et se sont attirés les foudres de la presse locale lorsque l'opération a échoué, faisant une croix sur 6 000 emplois.
Nathaniel, le plus jeune des frères Mehoyas, résume ainsi son métier: "le turnaround est un métier où l'on prend beaucoup de risques, dont les coups et les bleus qui vont avec…" Espérons qu'il n'y aura pas trop de bleus pour Hayange.
Pascale Braun
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